RDC: pour le coordonnateur de la task force présidentielle de lutte contre le COVID-19, la tenue du congrès n’est pas opportune

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L’actualité est toujours dominée par la convocation annoncée du congrès. Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba, respectivement présidente de l’Assemblée nationale et président du sénat, ont donné leur go. Le premier ministre Sylvestre Ilunga est saisi. Les travaux de désinfection du Palais du peuple a même commencé. Cependant, Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l’UDPS et premier vice-président de la chambre basse du parlement s’y est publiquement opposé évoquant notamment quelques articles de la constitution et le cout d’une telle réunion en période de crise. 

Dans une interview exclusive accordée à ACTUALITE.CD, Roger Kamba, conseiller Spécial de Félix Tshisekedi en charge de la couverture universelle en matière de santé, et coordonateur de la Task force mise en place à la présidence de la République pour la gestion de COVID-19, a expliqué également que la tenue de ce congrès n’est pas opportune sur le plan médical.

« Le président de la République a émis un avis qui a été suivi d’une décision de proclamation d’état d’urgence. Dans cet avis-là, il est dit qu’il est interdit le regroupement de plus de 20 personnes. Cette interdiction est purement sanitaire. Nous sommes dans une épidémie majeure qui est une pandémie mondiale. On sait malheureusement que ce virus se transmet lorsque les gens sont ensemble. Il est clair qu’on ne peut nous dire à la population que le rassemblement de plus de 20 personnes sont interdits et nous-même nous réunir à plus de 600 personnes. Cela montre bien qu’il y a une irresponsabilité de notre part », dit-il.

L’autre risque, selon lui, est le fait certains parmi les participants au congrès peuvent être porteurs du virus.

« La plupart de cas que nous avons sont d’abord à Gombe. Cela veut dire que c’est parmi les gens qui vont se réunir qu’il y a le plus de cas. On va prendre le risque de contaminer beaucoup d’autres personnes qui elles aussi en rentrant chez elles vont contaminer d’autres. Il y a risque de faire exploser l’épidémie pour une réunion qui peut être différée. Sur le plan médical, il n’y a pas d’opportunité et deuxièmement, il y a u gros risque de montée de l’épidémie suite à ce rassemblement », ajoute t-il.

D’après lui, la désinfection du lieu ou encore les mesures de distanciation sociale d’un mètre ne peuvent ne sont pas suffisantes.

« Nous avons fin un point avec le secrétariat technique, c’est-à-dire l’équipe du professeur Muyembe ce matin. Nous disons que nous ne pouvons pas permettre de mettre la population en danger en réunissant des personnes même si l’endroit a été désinfecté. Le virus vient avec les personnes qui vont venir. La désinfection du lieu ne change rien. Distanciation social, ça veut dire que les gens doivent être distants. Nous estimons qu’il n’y a aucune opportunité de réunir les gens qui vont mettre leur propre vie en danger en se contaminant et qui risquent de faire exploser l’épidémie », dit-il.

Une réunion avec le secrétariat technique de la riposte a déjà été tenu ce lundi à cet effet.

« Le Professeur Muyembe va faire un communiqué officiel du secrétariat technique pour informer qu’on peut se le permettre médicalement parlant », précise t-il. 

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Contexte

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul est de 235 cas confirmés. Au total, il y a eu  20 décès  et 17 personnes guéries. Dimanche, un nouveau cas a été confirmé à Kinshasa et une nouvelle personne a été déclarée guérie. 

 Le tableau actuel fait également état de 44  personnes malades en hospitalisation dont 12 à l’Hôpital du Cinquantenaire, 11 à la Clinique Ngaliema, 9 à Hôpital de l’Amitié Sino-congolaise,  6 aux Cliniques universitaires de Kinshasa, 4 à l’Hôpital Saint Joseph,  1  au Centre médical de Kinshasa et 1 à Vijana.