Martin Fayulu Madidi ne lâche rien. Ce jeudi 6 février lors de sa rencontre avec la première ministre Belge, Sophie Wilmès en sa résidence à Faden House, il a présenté à son hôte sa proposition de sortie de crise.
« J'ai mis sur la table une proposition de sortie de crise et je lui ai dit comment ça se déclinait, c'est-à-dire, mettre en place un haut conseil national des réformes institutionnelles après discussion. Et que ce haut conseil devait s'occuper des réformes urgentes et nécessaires, parce qu'on doit opérer des réformes avant toute élection. Nous avons pensé que ces réformes peuvent nous prendre 18 mois pour qu'elles soient mises en place et après nous devons mettre en oeuvre un programme d'urgence du redressement national, ensuite, organiser des nouvelles élections, élections générales, élections anticipées, 18 mois après qu'on a mis en place des réformes », a déclaré Martin Fayulu au cours d’une interview accordée ce vendredi 7 février à ACTUALITE.CD.
Il propose que la coalition gérer le pays pendant la période des réformes.
« Pendant ce temps-là des réformes, Monsieur Tshisekedi et Monsieur Kabila, dans leur coalition, ils vont continuer de faire ce qu'ils font. Nous ça ne nous intéresse pas d'aller dans un gouvernement quelconque ou de partager quoi que ce soit. Donc, pour nous, il faut à tout prix que la souveraineté du peuple soit reconnue. On a donné des exemples du Malawi, de la Guinée Bissau où les Cours suprêmes faisant office des Cours constitutionnelles ont travaillé comme il se devait et ont sauvé la démocratie. Les cours de ces pays ont montré qu’en Afrique, on peut avoir des institutions qui soient des institutions responsables. Nous avons conclu en disant que pour nous, il y a possibilité d’organiser des élections anticipées, qui, précédées des réformes peuvent donner aux pays des institutions légitimes animées par des animateurs légitimes. On a fait référence à l'exposé des motifs de notre constitution qui précise que depuis 1960 nous avons des crises récurrentes et ces crises sont dues au manque de légitimité des animateurs », a expliqué Fayulu qui conteste depuis une année la légitimité de Félix Tshisekedi.
Martin Fayulu dit attendre de l’ensemble de la communauté internationale la mise en exécution de ce plan pour, dit-il, respecter la souveraineté nationale du peuple congolais.
« Nous attendons de son pays, la Belgique et de toute la communauté internationale de ne pas laisser un individu moins un groupe d'individus confisquer la souveraineté nationale du peuple congolais. C'est tout ce qu'on attend, pas autre chose. Parce qu'on lui a dit que la coopération que la Belgique fait, ce n’est pas la coopération avec les individus, c'est avec le peuple Congolais. La solidarité, c'est avec le peuple Congolais. On lui a dit que c'est ce peuple là qui est souverain. Tout ce qu'ils peuvent faire ici au Congo ne marchera pas parce que ça n'a pas l'adhésion du grand public, ça n'a pas l'adhésion populaire et le peuple ne peut pas accepter qu'on aille à l'encontre de son choix et qu'il soit dirigé par ces gens-là. Nous avons donné l'exemple de l'Angleterre où le peuple est allé au référendum, il a voté le brexit et les gens ont tergiversé pendant trois ans, finalement, c'est le peuple qui a eu raison », a ajouté Martin Fayulu.
Martin Fayulu qui réclame en parallèle la vérité des urnes, a fait parvenir à plusieurs dirigeants du monde son plan de sortie de crise post-électorale. Selon le document c’est lui qui devrait être à la tête du haut conseil des réformes institutionnelles qui se pencherait sur la réorganisation de la cour constitutionnelle et de la commission électorale nationale indépendante (CENI).
Fonseca Mansianga