RDC: Denis Mukwege dénonce le silence de la communauté internationale face au massacre de Makobola

Ph/actualite.cd

Le Prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege dénonce le silence de la communauté internationale face aux massacres de Makobola, ces tueries de plus de 700 personnes survenues, il y a 21 ans, à Makobola, dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu).

Dans un discours prononcé ce mardi 31 décembre, en marge de la commémoration de ces massacres odieux,  Denis Mukwege s’est inquiété de constater que rien n’est, jusque-là, fait pour sanctionner les auteurs de ces crimes.

«Aujourd’hui encore, ces enfants, ces femmes et ces hommes (victimes) n’ont pour sépulture que le silence assourdissant de la communauté nationale et internationale, ce meme silence dans lequel sont embaumés les six millions de morts de la guerre du Congo. Et pourtant le rapport Mapping existe, les experts de l’Organisation des Nations Unies y décrivent méthodiquement, de façon professionnelle les lieux de massacres, leur modus operandi, le nombre de victimes. Ce rapport devrait etre déterré du tiroir de l’ONU où il a été momifié, pour qu’enfin les auteurs intellectuels et les bourreaux de Makobola-Kasika soient déboulonnés de leur piédestal et du pouvoir qu’ils continuent à détenir dans la région, dans l’arrogance et l’impunité», a déclaré Denis Mukwege. 

 Selon l’ONU, 702 personnes ont été massacrées à Makobola (Sud-Kivu)  le 30 décembre 1998. Ce bilan pourrait être plus lourd. La population locale rapporte plus 1400 morts. Ces crimes documentés dans  le rapport Mapping sont attribués au Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et à leurs soutiens rwandais.

Malgré la résistance des Mai-Mai environ une semaine plus tôt, les rebelles du RCD étaient parvenus à entrer dans Makobola II et ont massacré la population civile, brûlant femmes, enfants et vieillards dans leurs maisons.

A l’occasion de la commémoration de 21 ans de ce massacre, les victimes ont organisé, du 29 au 30 décembre dernier, une série des cérémonies à Makobola, pour réclamer justice et réparation. Cérémonies commémoratives qui ont également connu  la participation de plusieurs autorités politiques parmi lesquelles le ministre provincial de l'Intérieur et sécurité, Lwabanji Lwabasinga et celui du plan, Rodin Aochi. Quelques députés nationaux et provinciaux étaient aussi présents tout comme l’évêque d’Uvira, Mgr. Sébastien Muyengo.

 

Claude Sengenya