RDC : flambée d’abus sexuelles, 268 femmes adultes violées par les combattants armés en novembre contre 55 en octobre (BCNUDH)

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Selon le rapport du Bureau Conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté au mois de novembre par rapport au mois d’octobre : 368 femmes adultes victimes contre 55 pour le mois d’octobre. Les auteurs sont les membres des groupes armés.

Le rapport souligne que cette croissance est constatée particulièrement dans les provinces du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

« En novembre 2019, 268 femmes adultes ont été victimes de violences sexuelles liées aux conflits, soit une augmentation significative par rapport au mois précédent (55 victimes). Cette augmentation s’explique notamment par la croissance du nombre de cas de viols documentés dans Maniema, le Nord-Kivu et Sud-Kivu en novembre (84, 79 et 76 victimes respectivement) par rapport au mois d’octobre (16, 25 et sept victimes respectivement), en particulier dans les territoires des Kabambare (Maniema), Nyiragongo, Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu)  et Walungu (Sud-Kivu) », indique ce rapport.

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Toujours selon ce rapport, outre les combattants armés, la majorité des violences sexuelles liées aux conflits sont commises par des agents de l’Etat (armée, police ou encore ANR), qui ont fait plus des victimes que le mois précédent.

« Sur le total des cas, les combattants des groupes armés restent les principaux auteurs de violences sexuelles (157 victimes adultes), en particulier les Raïa Mutomboki (72 victimes), les FDLR (58 victimes), NDCR (11 victimes) et des miliciens Twa (10 victimes), les Maï-Maï Nyatura et les Maï-Maï (deux victimes chacun) et les divers autres groupes (deux victimes). Les agents de l’Etat sont, quant à eux, responsables du viol de 113 victimes, un chiffre supérieur à celui du mois précédent (19 victimes en octobre), dont la majorité attribuable à des militaires des FARDC (107 victimes) 19 et aux agents de la PNC (six victimes). », écrit ce rapport qui poursuit : « La majorité de ces femmes a été victime de violences sexuelles dans la province du Maniema (84 victimes) notamment dans le territoire de Kabambare par des militaires FARDC, du Nord-Kivu (79 victimes), notamment dans le territoire de Nyiragongo par des combattants FDLR et celui du Sud-Kivu dans le territoire de Walungu par des combattants Raïa Mutomboki de la faction Maheshe”.

Le rapport rappelle également que «  le 2 novembre 2019, à Lubumbashi, province du Haut-Katanga, neuf femmes et trois filles, entre 8 et 13 ans, ont été victimes de viol par des hommes armés vêtus d’uniformes des FARDC et de la PNC, lors d’une effraction dans 23 maisons avec l'objectif d’y effectuer de vols à main armée. Chacune des victimes aurait été violée au moins par deux ou trois assaillants. Les victimes ont été transférées dans une structure médicale pour y recevoir des soins appropriés. Aucune action n’a été jusque-là prise par les autorités judiciaires ».

Thérèse Ntumba