L’OMS et l’UNICEF ont repris les activités de lutte contre l’épidémie d’Ebola à Biakato (Ituri) après les attaques armées fin novembre contre les équipes de riposte qui avaient fait trois morts. Cette reprise qui intervient après plusieurs jours consiste notamment à assurer la vaccination contre Ebola.
« Nos équipes de première ligne sont déterminées à continuer à intervenir pour arrêter l'épidémie d’Ebola et sauver des vies. Nous continuons à travailler aussi bien dans les zones où la transmission est déjà contrôlée que dans les zones actives. Nous le faisons aussi à la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie. Des équipes sont déjà retournées au travail à Biakato pour la reprise des activités de la riposte, comme la vaccination, qui ont pour but de protéger la santé de la population. Mais la bravoure ne suffit pas : nous devons pouvoir garantir leur sécurité », a assuré Dr Ibrahima Socé Fall, sous-directeur général chargé des interventions dans les situations d’urgence pour l’Organisation Mondiale de la Santé.
Ce mardi, la Monusco, les agences des Nations Unies et le Département de la sûreté et de la sécurité (UNDSS) ont annoncé la mise en place un pont aérien entre Beni et Biakato pour améliorer la sécurité en vue de permettre la reprise des activités de riposte à Biakato et à Mangina.
Malgré les attaques armées, UNICEF affirme avoir assuré les services essentiels avec son équipe réduite qui était restée sur le terrain.
« Il avait été très difficile pour nous d’accéder à ces zones mais malgré la situation on a pu assurer les activités essentielles avec nos équipes réduites. Aujourd’hui, ils demandent le retour de l’ensemble de la riposte. La communauté a conscience du danger que représente la maladie », a rappelé Grant Leaity, Coordonnateur Ebola pour UNICEF en RDC.
La suspension des activités avait aussi affecté les activités des enterrements dignes et sécurisés à Biakato où l’épidémie s’est retranchée, d'après l'ONU.
Le Secrétaire technique du Comité multisectoriel de la riposte contre l’épidémie d’Ebola, Dr Jean Jacques Muyembe Tamfum a indiqué samedi 14 décembre l’épidémie est contrôlable, et qu’il est possible de suivre tous les cas infectés.
« L’avantage c’est que nous connaissons ces chaînes de transmission. Avant il fallait chercher. On peut aujourd’hui suivre tous les infectés pour les vacciner. Donc nous ne nous entendons plus à une épidémie incontrôlable. On a maintenant affaire à une épidémie contrôlable autour des zones de santé. Il suffit que nous ayons un maximum de sécurité, nous aurons le maximum des résultats », avait-il déclaré au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
Jusqu’en date du 15 décembre dernier, la maladie avait déjà fait 2 211 morts depuis le 1 août 2018.