Sud-Kivu : L'ONU préoccupée par les conditions de vie d’environ 2 000 personnes arrêtées par les FARDC pendant l’offensive à Kalehe

David McLachlan-Karr, coordonnateur humanitaire des Nations Unies, a exprimé, ce samedi 14 décembre 2019, sa vive préoccupation concernant les conditions de vie de plus de 2 000 personnes détenues au camp militaire de Nyamuyinyi et ses environs, suite aux opérations des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la région de Kalehe (Sud-Kivu). Il rapporte qu'une dizaine de personnes dont des enfants sont mortes suite aux mauvaises conditions de vie dans ce camp. D’après l’ONU, des centaines de personnes détenues dans ce camp sont malades.

« Les autorités congolaises ont l'obligation de garantir le respect de la dignité humaine et des principes humanitaires », a-t-il déclaré.

Il déplore les conditions précaires auxquelles sont soumises ces personnes : promiscuité, faible accès à l’eau, aux soins de santé et à la nourriture, etc.

« La lutte contre les groupes armés implique aussi le respect du droit international humanitaire », a rappelé McLachlan-Karr, appelant les autorités congolaises à trouver des solutions humanitaires à court terme pour protéger les civils dans le cadre des opérations en cours.

Il a ajouté que les Nations Unies sont prêtes à soutenir les autorités dans ce processus “pour garantir le respect des droits fondamentaux dans les opérations militaires contre les groupes armés en République démocratique du Congo. A cet égard, l’accès aux personnes ayant besoin d’une aide humanitaire est essentiel”.

Dans son discours sur l’état de la nation, devant les deux chambres du parlement, réunies en congrès le vendredi 13 décembre au Palais du Peuple, Félix Tshisekedi avait annoncé que les FARDC ont déjà détruit, à plus de 95%, des bases des combattants CNRD, une dissidence de la rébellion rwandaise FDLR, dans le territoire de Kalehe. Le chef de l’Etat a évoqué plus de 1712 combattants récemment capturés par la population et remis à l’armée, à Kalehe.