Tueries de Béni : Denis Mukwege appelle l'Union Européenne et la France à déployer une force du type Artémis

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Le prix Nobel de la paix Denis Mukwege appelle l'Union Européenne, et la France notamment, à déployer des troupes d'élite pour "protéger la population civile de Béni contre un terrorisme aveugle" en cours dans la région depuis 2014.

Dans un communiqué publié mercredi 20 novembre, Denis Mukwege indique qu'on ne peut pas continuer à présenter des condoléances aux populations martyrisées de Béni, sans agir. Il appelle ainsi la communauté internationale à mettre fin à l'indifférence, en décidant du déploiement d'une force spéciale dans la région de Béni, en vue de pallier l'impuissance des forces congolaise et onusienne.

"L'indifférence doit s'arrêter : il faut des actions concrètes pour arrêter ces crimes de guerre et ces crimes contre l'humanité qui se commettent dans cette région (de Beni), comme des faits divers, malgré la présence de l'armée congolaise et de la Monusco (Mission des Nations Unies en RD Congo). Si l'armée congolaise et la Monusco n'ont pas pu résoudre la situation de crise à Beni en 5 ans, nous ne pouvons pas continuer à observer l'insupportable sans réagir : des actes de terrorisme commis sur des civils, des femmes tuées, exposées nues en public, des enfants massacrés, des enlèvements, des centres de santé détruits, des églises incendiées. Dans le cadre de la solidarité humaine, nous appelons au déploiement d'une opération inspirée du mandat de la mission", plaide Denis Mukwege.

Artémis, c'est une opération spéciale des troupes françaises qui avaient été déployées en RD Congo, en 2003, par l'Union Européenne, en vue de stopper la guerre civile dans la région de l'Ituri. Opération dont a, aujourd'hui, besoin Denis Mukwege pour stopper les violences qui ne cessent d'endeuiller Béni. Car à près de 10 jours, les forces vives disent avoir enregistré "plus de 50 morts dans le rang des populations civiles". Actes dont sont auteurs des présumés ADF.

Claude Sengenya