RDC-ADF : Au lendemain de l’attaque qui a coûté la vie à six civils dans un quartier d’Oicha, des déplacements massifs de la population sont signalés

Des centaines d’habitants du quartier Mabasele, à l'ouest d'Oicha, en territoire de Beni (Nord-Kivu) où des présumés combattants ADF ont tué six civils d’une même famille jeudi se déplacent vers des zones sécurisées. Ils sont visibles ce vendredi 15 novembre sur la route Oicha-Pointu.

Malgré la présence des services de sécurité, ces habitants décident d’abandonner leurs maisons craignant d’autres éventuelles attaques.

« C'est ici où ils (policiers) ont parqué leur véhicule, et après on a tué mes voisins, moi je me dirige vers la grande route mais franchement je ne sais pas où je pars, c'est l'Etat qui saura où m'amener. Je vais rester chez moi pour quelle raison ? », s’interroge Kahindo Muvunga, mère de famille trouvée dans sa parcelle en train de plier bagages.

Le même mouvement de déplacement est constaté dans la partie est d'Oicha. Tous les habitants se dirigent à Oicha-centre, et d’autres décident carrément de se rendre en ville de Beni et dans la province voisine de l’Ituri.

En dix jours, soit du 6 au 14 novembre courant, près de 30 civils ont été tués dans diverses attaques des combattants ADF dans la région de Beni. Ces attaques perpétrées notamment Mbau, Mayi Moya près d’Eringeti et Mabasele à l’ouest de la cité d’Oicha, des agglomérations presque incluses dans la zone dite « triangle de la mort » qui comprend Mbau, Kamango et Eringeti.

D’après la société civile d’Oicha, les forces armées de la RDC ont concentré leurs efforts dans la partie Est du territoire de Beni où elles mènent les opérations d’envergure contre ADF depuis le 30 octobre dernier. Elle demande à l’armée de faire la même chose dans le triangle de la mort où les combattants se seraient retranchés pour s’attaquer aux civils.

Yassin Kombi