Prof Yoka Lye (DG de l’INA) : « le Prix Découvertes RFI à Céline Banza est le symbole d’une jeunesse de génie et d’énergie »

Professeur Yoka Lye Mudaba, Directeur Général de l’Institut National des Arts (INA), s’est confié à ACTUALITE.CD après le triomphe de  Céline Banza. L’artiste congolaise a remporté l’édition 2019 du Prix Découvertes RFI. Elle a été choisie parmi les 10 finalistes pour la qualité de ses mélodies et sa voix, explique le jury. Asalfo, Charlotte Dipanda, Tiken Jah Fakoly, Fally Ipupa, Josey, Angélique Kidjo, Youssou N’Dour, Oumou Sangaré et Singuila faisaient parti de ce jury.

Professeur Yoka Lye, vous êtes Directeur de l’INA. C’est à l’INA que Céline Banza a étudié la musique. Votre première réaction après avoir appris la nouvelle ?

Ma réaction, en tant que Congolais, en tant que formateur congolais, et en tant que Directeur général de l’institut National des Arts, est celle à la fois de la joie et de la fierté pour ce succès d’une de nos diplômés parmi les plus assidus. C’est la preuve que ce que l’Ina a  semé modestement porte de bons fruits. L’art est d’abord discipline alliée au talent.

Qu’est-ce que cela symbolise t-il pour l’INA cette victoire de Céline Banza ?

C’est une année de grâce pour l’Ina. Après la pose de la première pierre sur le site du futur Ina par le Président de la République en personne, site en construction par les soins de la coopération sino- congolaise (événement culturel historique !), voilà un prix qui donne espoir. Pour l’Ina, il faudrait assumer le succès certes, mais il ne faudrait pas dormir sur ses lauriers: unique institution artistique en Afrique centrale, l’Ina porte le poids et la responsabilité de la vocation d’un pays comme la RDC,  coeur battant  d’une Afrique battante. Le Prix Découvertes RFI à Céline Banza est le symbole d’une jeunesse de génie et d’énergie. Cela contredit une bonne part des préjugés hâtifs sur les jeunes, sur les jeunes filles, et sur les jeunes artistes.

Comment voyez-vous sa carrière actuellement ?

A priori,  d’après les termes de référence du Prix RFI, la lauréate est appelée à tester son talent à travers l’Afrique et le monde. C’est un pas décisif dans la carrière d’un artiste. La connaissant travailleuse et disciplinée,  je suis convaincu qu’elle ira loin. Bien entendu les conseils de ses anciens maîtres de l’Ina (qui l’ont sérieusement  soutenue et encadrée pendant ses études), continueront à être des bénédictions.

Et le conseil à donner à d’autres qui suivent la même filière à l’INA ?

Le conseil à prodiguer aux jeunes artistes, c'est : primo, la discipline; secundo, la discipline et tertio la discipline! Le reste: la conscience éthique et esthétique, le talent, la culture générale et celle de l’excellence, tout cela va avec. Pour les étudiants de l’Ina, c’est un bon exemple d’assiduité récompensée, et donc une vraie fierté, qui s’ajoute à nos efforts communs de promotion des arts et de promotion de l’Ina. Mais peut-être surtout de promotion d’une autre image de la RDC.

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