Lancé le 30 septembre dernier par l’Institut Français et Goethe Institut, le projet « Kinshasa : l’histoire d’une ville », cible les élèves de quatre écoles primaires de Kinshasa à savoir l’école française René Descartes, l’école belge Prince de Liège, et les écoles primaire Elikya et Mater Dei.
Ce projet vise à faire imaginer la ville de Kinshasa par les enfants et de les aider à faire des résultats de leurs imaginations, des œuvres d’arts. Pour ce faire, huit jeunes artistes dont six Congolais, une Française et une Allemande vont, pendant une semaine, aider ces élèves sélectionnées de 8 à 11 ans qui vont reproduire les fruits de leurs rêves et leurs imaginations sur la ville de Kinshasa sous le format artistique de le choix.
Pour ces jeunes artistes, c’est une occasion de transmettre ce qu’ils connaissent aux générations montantes et de faire rêver les enfants sur un Kinshasa à la hauteur de sa population.
Mira Vayigene est une jeune photographe : « ça me fait plaisir de participer à ce projet parce que j’ai fait trois mois en donnant cours d’art aux enfants, et avec eux, c’est simple parce qu’ils sont très imaginatifs, et je me suis rendue compte qu’ils peuvent changer beaucoup des choses dans la vie, ils ont souvent des supers petits projets que si on y met de l’attention, ça devient de grosses choses, ils sont vraiment créatifs. J’ai hâte d’apprendre aux enfants l’art, de les faire faire des choses sur notre belle ville ».
Nadine Boos, vient de l’Allemagne, elle est pédagogue de théâtre. Pour elle, c’est une occasion de découvrir le Congo, de transmettre ce qu’elle connaît et de profiter de la connaissance des artistes congolais.
« C’est une grande opportunité pour moi, parce qu’il y a plusieurs sortes d’arts ici, et on apprend les uns des autres. Je suis professeur du théâtre, donc j’ai de l’expérience, surtout avec les enfants. Je vais échanger avec les artistes d’ici parce qu’ils maîtrisent la vie à Kinshasa, et ils vont m’aider à découvrir beaucoup de choses aussi. Je vais travailler avec les enfants sur base des images de la ville, je vais enregistrer aussi des voix avec eux, pour que cela soit présenté le jour de l’exposition. Nous parlons d’un même sujet, mais très divers à causes de la multiplicité des œuvres d’art. D’abord la présentation des ateliers était très intéressante et je crois que la suite sera merveilleuse. Je fais un style de théâtre un peu plus moderne, ça signifie qu’il s’adapte aux enfants, c’est beaucoup plus ouvert, avec des mouvements. Moi-même, je vais faire l’effort de rester ouverte pour découvrir les idées des enfants et voir comment je pourrais les orienter. Et si je trouve que mon idée ne marche pas, je dois être prête pour improviser », a dit Nadine Boos.
Yekima de Bel’Art est un artiste slameur : « c’est toujours un plaisir de partager ce qu’on connaît aux plus petits que nous, on partage et on apprend. J’ai hâte d’apprendre des enfants, parce que je sais qu’ils sont vraiment inspirateurs. A partir de mon expertise du slam, qui est un genre de poésie chantée, oralisée, qui est aussi un partage du Slameur avec le public, on m’a demandé de faire un texte qui présente Kinshasa, qui sera présenté devant et avec les enfants, après leurs ateliers avec les autres artistes ».
Pour Etienne Russias de l’Institut Français, l’objectif de ce projet est d’éveiller la conscience des artistes sur les activités publiques qui peuvent être rentables entre autres.
« Ce projet a pour objectif de mettre en contact des écoles tant congolaises que européennes avec le peu des jeunes artistes qui peuvent devenir des intervenants publics. C’est aussi éveiller une possibilité pour les écoles de réaliser qu’en faisant appel à la scène artistique locale, ils peuvent trouver les intervenants de qualité, au niveau des activités artistiques dans un programme scolaire, et c’est ce qui génère des recettes. C’est pour réveiller la conscience d’une possibilité économique tant pour les artistes en travaillant sur le développement des projets publics que pour les écoles qui peuvent voir là les interventions de qualité » a-t-il souhaité.
Ce projet, qui va prendre fin par une exposition le 15 octobre prochain à l’institut Français, est soutenu par le Fonds culturel franco-allemand.
Thérèse Ntumba