Le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a réuni, ce jeudi 3 octobre 2019, le vice-Premier ministre et ministre du Budget, Jean Baudouin Mayo Mambeke, le vice-ministre des Finances, Junior Mata, le vice-gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Jules Bondombe, ainsi que le directeur de la Politique monétaire à la Banque Centrale du Congo (BCC), Jean Louis Kayembe, rapporte le compte rendu publié par la cellule de communication de la primature.
Cette réunion a porté, selon ce communiqué, sur l’examen « des conditions du lancement, dans les prochains jours, par la Banque Centrale du Congo, des Bons du trésor, une pratique financière légale permettant au gouvernement d’exploiter différentes sources de mobilisation des fonds ».
« Le gouvernement voudrait disposer d’autres ressources financières pour couvrir l’ensemble de ses charges et surtout faire face au déficit du trésor par le financement monétaire », note le communiqué.
« Le gouvernement veut mettre un terme au financement du déficit par le recours aux avances de la Banque centrale, une pratique qui favorise l’inflation des prix sur les marchés ainsi que la dépréciation de la monnaie nationale. C’est pourquoi, à la recherche des moyens pour financer sa vision du développement, le gouvernement Ilunga va recourir à un endettement public sur le marché intérieur, appelé Bon du trésor, un titre d’emprunt émis par un Etat et remboursable à échéance », a précisé le vice-gouverneur de la BCC.
Et d’ajouter « l’objectif est d’éviter un impact négatif concernant le taux de change sur le marché ».
Toutefois, ce dossier, a fait savoir Jules Bondombe, fera à nouveau l’objet « des discussions au cours d’une autre séance de travail ».
C’est l’ancien ministre des Finances, Henri Yav Mulang, qui avait signé le « Programme indicatif des émissions des Bons du Trésor et obligation du Trésor pour l’année 2019 » le 31 août 2019, selon le document que DESKECO.COM a consulté.
Ainsi, la RDC espère emprunter sur le marché au total 150 milliards de francs congolais (85 millions USD au taux moyen annuel budgétaire de 1747 FC le dollar américain) au 4ème trimestre de cette année.
Le programme des émissions des Bons du Trésor prévoit l’émission de 4 Bons du Trésor, en octobre 2019, pour un montant total de 48 milliards FC ; 4 autres Bons du Trésor, en novembre 2019, pour un montant de 36 milliards FC ; et 5 Bons du Trésor, en décembre 2019, pour un montant total de 66 milliards FC.
C’est la Banque Centrale du Congo, en tant qu’institution d’émission, qui va mettre sur le marché ces Bons du Trésor qui sont tous d’une échéance de trois mois. C’est la première fois, cette année, que la Banque Centrale émet des Bons du trésor pour emprunter des fonds sur le marché des capitaux.
L’état des finances publiques de la République démocratique du Congo dégage un déficit budgétaire de 396 714,40 millions CDF, soit 237,69 millions USD au taux budgétaire moyen révisé de 1669 francs congolais le dollar américain, au 6 septembre 2019, selon les données statistiques de la Banque Centrale du Congo.
A cette échéance, les recettes collectées par les régies financières sont évaluées à 4 941 959,29 millions CDF (2,961 milliards USD), soit taux d’exécution de 51,5%, contre des dépenses de l’ordre de 5 338 673,69 millions CDF (3,198 milliards USD), soit un taux d’exécution de 55,6%.
Le gouvernement devra donc mobiliser 48,95% des recettes restantes en seulement quatre mois pour couvrir l’ensemble des dépenses prévues dans le budget 2019 et éviter de terminer l’année avec un déficit budgétaire.
En RDC, c’est la Banque centrale qui émet les Bons du Trésor qui sont en fait des emprunts obligataires c’est-à-dire des titres d’emprunts.
Les acheteurs de ces bons du Trésor vont devenir des créanciers de l’Etat congolais. Et l’Etat, à travers la Banque Centrale, va s’engager à rembourser ces emprunts aux échéances fixées moyennant paiement d’intérêts.
Amédée Mwarabu