RDC : Une cinquantaine de condamnés à perpétuité dans le procès des auteurs des tueries à Djugu

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Le tribunal militaire de garnison de l'Ituri a prononcé ce samedi 28 septembre 2019, la condamnation à perpétuité de 55 personnes dans le procès des présumés auteurs des tueries dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri. Sept prévenus ont été acquittés en raison d’insuffisance des preuves.

Parmi les condamnés figurent un militaire, un policier et un agent de l'Agence nationale de renseignement (ANR). Au départ, 77 personnes étaient poursuivies dans cette affaire pour crimes contre l’humanité par meurtre, disparition forcée, torture, mutilation, et persécution. 15 prévenus étaient décédés en détention à la prison centrale de Bunia. Les condamnés ont cinq jours pour interjeter appel devant la cour militaire. 

Des centaines de civils ont été tués depuis les violences armées en décembre 2017 dans le territoire de Djugu. Le procès des auteurs avait officiellement débuté le 20 juillet 2018 à Bunia avant d’être suspendu une année durant « faute des moyens financiers ». C’est seulement le 20 août 2019 que le procès avait repris grâce au financement reçu de nouvelles autorités provinciales.

Après la vague des violences de 2017 et 2018, les tueries ont resurgi en avril 2019 dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo en territoire de Mahagi. Des centaines de civils ont été tués.

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, avait dénoncé, l’existence d’une secte mystico-religieux dénommée CODECO encourageant les violences. L’armée avait démantelé le bastion de ce groupe armé dans la forêt de Wago après les offensives menées dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia vivent actuellement autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.

Franck Asante