RDC : Le ministre de l’Agriculture sollicite l’expertise hollandaise pour le plan agricole

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Le Ministre de l’Agriculture, Jean Joseph Kasonga Mukuta, a reçu en audience, ce mercredi 25 septembre, l’ambassadeur des Pays-Bas en RDC, Robert Schuddeboom. Au menu de cet échange, les deux personnalités ont abordé le plan agricole congolais tel que tracé dans le programme du nouveau gouvernement.

M. Kasonga a, par l’occasion, sollicité l’expertise des Pays-Bas, classés deuxième pays producteur agricole mondial et qui ont aidé certains pays à relancer ce secteur en faisant de l’agriculture l’un des leviers du développement.

« Le ministère de l’Agriculture est très important pour les Pays-Bas. Ils sont deuxièmes producteurs agricole mondial. J’ai bien écouté le plan du ministre et c’est un bon projet pour le nouveau gouvernement. L’agriculture est vraiment la clé pour un meilleur futur de la population congolaise. Il y a beaucoup à faire, beaucoup de défis et le ministre se rend compte de ça et moi étant d’un pays qui excelle dans le secteur agricole j’ai offert notre expertise. Je lui ai assuré que quand il y aura la bonne gouvernance et quand le climat d’affaires va être amélioré c’est assez clair qu’il y aura beaucoup d’investisseurs qui viendront investir en RDC. J’ai mentionné l’exemple des pays comme le Kenya, la Colombie et la Costa Rica avec les investissements hollandais le secteur agricole est devenu un très grand secteur dans chacun de ces pays », a déclaré l’ambassadeur des Pays-Bas en RDC, Robert Schuddeboom au sortir de l’audience.

Dans son discours programme à l’assemblée nationale, le Premier ministre Sylvestre Ilunga avait promis que son gouvernement va redynamiser l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne ainsi que consolider la base industrielle en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles et miniers ainsi que l’implantation des parcs agro-industriels et des zones économiques spéciales pour diversifier l’économie.

« Ma conviction confrontée du reste par la vision du Chef de l’Etat, est que la principale richesse de notre pays, contrairement aux idées reçues, n’est ni le cobalt, ni l’or, ni le cuivre ni même le diamant mais plutôt l’agriculture, source d’une véritable croissance économique inclusive. Ce secteur mérite donc toute notre attention en raison de son caractère intensif en main d’œuvre ainsi que sa capacité à contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, laquelle aujourd’hui aggravée par une véritable crise alimentaire et nutritionnelle, chose inconcevable dans un pays comme le nôtre », avait déclaré le premier ministre Sylvestre Ilunga.

13 millions des personnes souffrent de famine extrême en RDC, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). En publiant le jeudi 30 mai dernier son rapport sur la faim, le PAM avait indexé directement les dirigeants Congolais sur leur responsabilité minimale : assurer les besoins primaires à leur population. Ce sont les nombreux conflits qui secouent le pays depuis plus de deux décennies et qui ont connu une intensification depuis 2016, notamment dans l’Est et le Sud-Est, qui ont provoqué un déplacement dramatique de populations rurales qui vivent de l’agriculture. Plus précisément, l’organisation constate qu’environ 13 millions de Congolais vivent dans une insécurité alimentaire extrême, dont 5 millions d’enfants. Pire,  les évaluations en cours montrent que la tendance à l’aggravation de l’insécurité alimentaire se poursuit, prévient le PAM.

Il existe un Plan national d’investissement agricole (PNIA) évalué à 5,47 milliards Usd et qui court jusqu’en 2023. Le PNIA est un cadre structurant pour les investissements agricoles capables de stimuler une croissance soutenue de 6% nécessaire pour lutter contre la pauvreté, parvenir à la sécurité alimentaire et créer des millions d’emplois.

Fonseca Mansianga