A l’occasion de la commémoration du troisième anniversaire de la répression du 19 septembre 2016, le comité laïc de coordination (CLC) rappelle que l’alternance politique n’a pas été pacifique comme le prétendent plusieurs personnes affirment au pays.
Selon l’ONU, 53 personnes étaient tuées lors de l’intervention des forces de sécurité.
« Les victimes du 19 septembre sont les premiers martyrs qui ont ouvert la voie aux multiples sacrifices qui furent consentis pour aboutir à l’échéance du 30 décembre 2018. C’est dire que l’alternance connue n’a pas été pacifique, contrairement au refrain dans l’air du temps, sur toutes les latitudes. Cette alternance a été violente et n’a été obtenue qu’au terme des sacrifices et au prix du sang. », a dit ce samedi 21 septembre le professeur Isidore Ndaywel, un des dirigeants du CLC.
Le CLC demande plaident pour le dénombrement des familles des victimes de cette répression pour une prise en charge, et la capacitation des forces de l’ordre et de sécurité pour encadrer pacifiquement les manifestations pacifiques.
« Que doit-on faire ? D’abord, reconnaître ces sacrifices et honorer la mémoire de ces héros anonymes. Ensuite, inventorier et identifier les familles des victimes et mettre en place une caisse de secours en leur faveur. Pour que ces comportements regrettables ne se répètent pas, il faut poursuivre l’assainissement de l’environnement politique par un plus grand respect des libertés publiques ; il faut aussi former les agents de l’ordre et, par-dessus tout, ne plus équiper des armes offensives et des balles réelles pour encadrer de simples manifestations. », a ajouté le professeur Ndaywel.
Plusieurs manifestants étaient descendus dans la rue pour exiger le respect du calendrier électoral. Les autorités parlaient de 17 morts (14 civils et 3 policiers). Le bilan de l’ONU faisait état de 53 personnes tuées, 127 blessés et 368 arrestations. Dans son rapport, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme notait que « les forces de sécurité ont eu un recours excessif à la violence et aux armes ». Il avait rapporté des cas des victimes avec des blessures par balles dans la poitrine ou à la tête.
Ivan Kasongo