Beni : Dans la commune de Ruwenzori, enseignants et élèves peinent à reprendre les cours à cause l’insécurité malgré la gratuité de l'enseignement

Photo ACTUALITE.CD.

A Beni-ville (Nord-Kivu), précisément dans la commune de Ruwenzori, enseignants et élèves sont quasiment absents dans plusieurs écoles malgré la gratuité de l’enseignement. La rentrée des classes est officielle depuis le 2 septembre dernier mais les enseignants et les élèves craignent l’insécurité dans cette partie de la ville de Beni.

A peine quelques écoliers de différents degrés sont visibles et ont fusionné dans une même salle de classe. Ce jeudi 12 septembre, le comité urbain de sécurité avec à sa tête le maire de Beni, Nyonyi Bwanakawa, a fait la ronde des 12 écoles, situées dans cette commune où les habitants s'étaient déjà déplacés l'année dernière à cause des incursions répétitives des présumés rebelles ADF Forces Démocratiques alliées). Son constat est amer.

" Les effectifs dans certaines écoles sont vraiment minimes, les écoles fonctionnent difficilement. Nous sommes arrivés dans une école où les classes élémentaires, disons la 1ère année et la 2ème année suivent les cours ensemble, même chose pour la 3ème année et la 4ème  année. Ce qui est anormal (…). C'est un constat amer, cela est dû seulement au fait que les salles de classes sont à côté mais à cause de l'insécurité les élèves ne savent pas aller occuper leurs salles de classe ", s'inquiète le maire de Beni.

En novembre 2018, plus de 200 enseignants issus des écoles publiques, conventionnées protestantes et catholiques, auxquels s'était joint le représentant des écoles privées, avaient manifesté pour réclamer le retour de la sécurité dans cette entité qui regorge moins d'un million d'habitants.

Près d'une année, l'environnement fait peur dans la commune de Ruwenzori, les maisons habitées sont distantes d'au moins "100 mètres" les unes les autres, les enseignants comme les élèves ne sont pas rassurés de leur sécurité.

" Ici je suis en train d'occuper seul les écoliers. Je donne cours de 1ère jusqu'en 6ème année. Je passe 30 minutes dans chaque salle, c'est aujourd'hui qu'un autre enseignant vient d'arriver pour m'aider ", a déclaré Paluku Kimuha, directeur de l'école primaire Mokosi au quartier Ngadi.

La situation est similaire dans plusieurs coins du territoire de Beni à cause de l'insécurité notamment dans l'agglomération de Mbau où la récente attaque des présumés ADF a été enregistrée, et dans la cité d'Oicha, l'une des grandes localités touchées par les violences.

De son côté, le gouvernement central a annoncé qu’il va, dès ce mois de septembre, décaisser l'enveloppe nécessaire à la paie des enseignants et au fonctionnement des écoles publiques.

Yassin Kombi