Intervenant , mercredi 28 aout 2019 , dans le cadre d'un forum sur les violences basées sur le genre , organisé en marge de la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD7) ,la première dame de la République démocratique du Congo, Denise Nyekeru , a proposé la "réduction" de la pauvreté comme l'un des moyens efficaces de lutte contre le mariage des enfants.
Le forum axé sur le thème « Zéro violence basée sur le genre pour l’Afrique : ensemble, nous pouvons » a été organisé par l’ Organisation des Premières Dames d'Afrique pour le Développement (OPDAD), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en collaboration avec l’Union Africaine (UA).
Parmi ses 3 principales recommandations pour lutter contre le mariage des enfants, l'épouse du président Félix Tshisekedi a exhorté d'encourager les Activités "Génératrices des Revenus (AGR) dans les communautés urbaines et rurales" afin de réduire la pauvreté.
Pour cela, a-t-elle développé, "les gouvernements, avec l’aide des partenaires tels que l’UNFPA, devraient : - Développer des concepts tels que maison de la femme qui favorise l’apprentissage de différents métiers (jardinage, sculpture, élevage, etc.) - Développer des marchés en appui aux AGR."
Pour la première dame , le mariage des enfants "est un fléau qui touche fortement la plupart de pays en voie de développement" et constitue un "frein à l’émergence d’une société moderne et développée.".
Elle a aussi appelé à "renforcer la sensibilisation sur le rôle de la femme dans la société et sa contribution autre que dans le mariage." Il s’agit, pour elle , de "présenter à la jeune fille et aux hommes des modèles locaux de réussite".
Il faudra aussi "garantir l’accès à l’école pour tous, particulièrement pour la jeune fille", a insisté Nyakeru. Cela suppose notamment : la gratuité effective de l’enseignement, la construction des écoles dans les milieux ruraux et des réformes nécessaires pour une formation de qualité, a-t-elle expliqué devant l'assistance.
Une autre recommandation de Denise Nyakeru est de "ramener la paix et la sécurité dans les zones à conflits" en "poursuivant" la lutte contre les groupes armés, en déployant, dans les zones de conflits, des forces de maintien de la paix composées "en grande partie de femmes" afin de réduire les violences sur les femmes.
En somme , a conclu l'intervenante, il faut une "synergie d’action permettant d’agir sur les causes profondes et non sur les conséquences" en vue d’obtenir des résultats durables.
Pratique très répandue en Asie et en Afrique, le mariage des enfants constitue une violation des droits de l'homme. Février 2018 , l’UNICEF affirmait que le nombre de femmes mariées avant l’âge de 18 ans a baissé de 15 % au cours de la dernière décennie.
Une baisse due à l’augmentation du taux de scolarisation des filles, aux investissements publics réalisés en amont en faveur des adolescentes, et aux messages forts diffusés par les pouvoirs publics sur l’illégalité du mariage des enfants et ses effets dommageables.
L'UNFPA estime que plus de 700 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont été mariées avant leur 18e anniversaire.
Christine Tshibuyi