La mort d’un dixième condamnés dans le procès de l’assassinat de l’ancien président congolais, Laurent Désiré Kabila, a fait réagir l’organisation des droits de l’homme Voix de Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) qui avait déjà entamé un plaidoyer pour la réouverture de ce procès.
Rostin Manketa, Directeur exécutif de cette structure, dénonce notamment les conditions carcérales de ces détenus.
« Les conditions de détention d’une manière globale en RDC sont vraiment très mauvaises et aucune autorité ne va nous contredire. Toutes les personnes qui meurent entre les mains de l’Etat congolais en prison, c’est suite à des mauvaises conditions de détention et surtout le manque des soins appropriés lorsqu’elles tombent malade. C’est le cas du dernier décès que nous déplorons dans cette affaire. Le John Bombengo est mort parce qu’il a été détenu dans de très mauvaises conditions et il n’a pas bénéficié des soins de santé appropriés et c’est la même chose avec le neuf autre qui sont déjà décédés. Donc nous sommes dans un Etat qui tue à petit feu ses citoyens au lieu de leur rendre justice » a t-il déploré.
Ce décès intervient une année seulement après celui du colonel Oscar Mayembe, mort le 1er juin 2018, et allonge la liste des condamnés décédés entre les mains de l’Etat rcongolais dans cette affaire.
« Ces personnes ont été condamnées par l’ex Cour d’ordre militaire qui fut une juridiction d’exception, qui avait promis que les enquêtes devraient se poursuivre, mais jusqu’à aujourd’hui, les enquêtes n’ont jamais été menées et le procès n’est jamais rouvert. Nous, en tant que organisation des droits de l’homme, nous faisons des plaidoyers au niveau national, au niveau régional et même international pour que toutes ces personnes soient libérées et puissent retrouver leurs familles pour des raisons d’équité et de justice. Nous profitons de l’occasion pour dénoncer la politique mis en place pour les éliminer à petit feu », a ajouté le directeur exécutif de la VSV.
A ce jour, au moins 10 condamnés dans ce dossier sont morts en détention. Il s’agit de Patrick Kilay, Nico Bavurhe, Panda Fariala, Yav Nawej Ditend, Jean-Jacques Kakwat Mbugi, Rocky Byamungu Kachuraki, Salumu Tchap-Tchap, Gordon Kunda Ntalabo et Oscar Mayembe.
Rostin Manketa s’en remet à Félix Tshisekedi.
« Qu’on rende justice à toute ces personnes qui sont là plusieurs années en prison alors que le procès n’a jamais pris fin, alors que les personnes qui ont peut être bénéficié de cet assassinat circulent librement ici en RDC et même à l’étranger. Je pense qu’il est important qu’on puisse les écouter. Nous en appelons à la bonne volonté du chef de l’Etat qui est le magistrat suprême pour que toutes ces personnes, qui sont libérables, puissent retrouver leur vraie vie. Si non qu’on puisse rapidement rouvrir ce procès », a t-il ajouté.
Plusieurs organisations ainsi que la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples se sont impliquées afin que toutes les personnes condamnées dans cette affaire soient remises dans leurs droits.
Thérèse Ntumba