Nord-Kivu : Après Goma, les magistrats de Butembo en grève pour réclamer l'augmentation de salaire

Magistrats

Au Nord-Kivu, après ceux de Goma, les magistrats du ressort du Tribunal de grande instance (TGI) de Butembo ont décidé, mardi 6 août, d'entrer en grève pour réclamer l'augmentation de leur salaire, en vue de leur garantir des conditions de vie décentes. Selon l'esprit du compte rendu de leur réunion tenue dans la salle d'audience du TGI, les magistrats disent avoir convenu à l'unanimité de suspendre, durant cette période de grève, « toute activité professionnelle » en solidarité avec leurs collègues d'autres ressorts sur l'étendue de la République Démocratique du Congo.  

Pour Me Jackson Mulumbi, avocat exerçant à Butembo, cette situation risque d'affecter la suite normale des dossiers en cours d'instruction.

« Les magistrats n'ont fait que confirmer la grève qu'ils observaient déjà voici une semaine en guise de solidarité avec leurs collègues d'autres ressorts. Cette grève va handicaper les activités en cours d'instruction au tribunal, surtout des dossiers pénaux », prévient cet avocat au barreau de Goma.

Depuis un temps, un mouvement de grève générale secoue plusieurs ressorts des tribunaux congolais. Le 31 juillet dernier, le Nord-Kivu a été touché, avec le déclenchement, à partir de Goma, de la grève des magistrats près la Cour d'appel. Ils réclament le paiement de leur salaire, selon le nouveau barème déjà déposé, d'après eux, au ministère du Budget.

« Nous mettons d'abord de côté les promesses qui avaient été faites par l'ancien chef de l'État, qui faisaient état de ce que le dernier magistrat devait toucher 1600$ (par mois ndlr). Curieusement lors de la paie de ce mois de juillet, nous avons constaté que notre enveloppe est demeurée la même. Pourtant, c'est une enveloppe qui ne permet plus au magistrat de nouer les deux bouts du mois ou de faire face aux différents besoins, problèmes et difficultés auxquels il est confronté dans l'exercice de ses fonctions et la prise en charge correcte de sa famille et de ses besoins sociaux. Voilà pourquoi, nous avons décidé que nous faisons notre mémorandum qui a été déposé par nos collègues à la présidence de la République, à Kinshasa », avait dit à ACTUALITE.CD un des magistrats grévistes du ressort de la Cour d'appel.

Claude Sengenya