Meurtre d'un épidémiologiste de l'OMS à Butembo : Plus de 50 personnes interpellées, l'auditorat s'apprête à saisir la cour militaire

Photo ACTUALITE.CD.

Le magistrat du parquet militaire, chargé d'enquêter sur le meurtre en avril dernier, à Butembo (Nord-Kivu), de l'épidémiologiste camerounais de l'organisation mondiale de la santé (OMS), confirme à ACTUALITE.CD être "vers la fin des enquêtes", et signale avoir transmis son rapport à sa hiérarchie pour la saisine de la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu pour la tenue du procès.

Jusqu'à ce mercredi 7 août, il révèle que plus de 50 personnes, dont trois médecins, sont déjà interpellés. Elles sont, d'après lui, citées d'être impliquées dans le meurtre du docteur Richard Mouzoko ainsi que dans les attaques ayant visé plusieurs installations de la riposte contre la maladie à virus Ebola, dont les Centres de traitement d'Ebola (CTE).

"Nous sommes vers la fin de nos enquêtes. Les présumés auteurs matériels et moraux sont déjà interpellés. Nous avons transmis le rapport à l'auditeur militaire supérieur opérationnel du Nord-Kivu pour qu'il prépare les actes de la saisine de la cour militaire opérationnelle. Plus au moins, 50 personnes sont déjà interpellées, dont une vingtaine qui sont passées aux aveux d'avoir participé au meurtre du docteur de l'OMS ainsi qu'aux attaques contre les CTE, par exemple à l'ITAV et de la riposte, comme l'attaque à l'UCG, à l'Université adventiste de Lukanga où ils accusaient le recteur d'avoir accueilli les équipes de riposte, à la barrière de Kyambogho", a révélé à ACTUALITE.CD, le colonel Kumbu Ngoma Marcel, magistrat près la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu. Cet officier n'a pas précisé le délai que pourra prendre la procédure, jusqu'à à la tenue du procès tant attendu, surtout à Butembo.

"Le parquet mène les enquêtes, il termine, il transmet le dossier à la cour, et c'est à la cour de décider de la tenue des audiences. Mais à ce qui nous concerne, dans une ou deux semaines, on pourra transmettre le dossier", a-t-il indiqué.

Le docteur camerounais Richard Mouzoko avait été lâchement abattu par balles, le 18 avril dernier à Butembo, alors qu'il présidait, dans les enceintes de la clinique médicale de l'Université catholique du Graben (UCG), une réunion de la commission "Recherches actives" de la coordination locale de la riposte contre la maladie à virus Ébola.

Dans le même contexte, plusieurs, plusieurs installations de la riposte avaient été visées par des attaques armés, notamment les CTE érigés respectivement dans la concession de l'Institut des techniques agricoles et vétérinaires (ITAV) et celle de Katwa-Kirimavolo, poussant certaines organisations, dont Médecins sans frontières (MSF) à suspendre leurs activités dans la riposte contre Ébola au Grand-Nord (Béni, Butembo et Lubero). Ainsi ce procès, très attendu à Butembo, "pourra élucider le mobile de ces attaques", souhaite M. Edgar Mateso, vice-president de la société civile du Nord-Kivu.

Claude Sengenya