Le colonel Kumbu Ngoma Marcel, magistrat instructeur dans l'affaire du meurtre de l'épidémiologiste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Richard Mouzoko Kibound, tué en avril dernier, à Butembo, a démenti, ce mercredi 7 août, à ACTUALITE.CD, d'avoir fait de ce dossier "un fonds de commerce", en demandant aux personnes déjà interpellées d'exorbitantes sommes d'argent pour leur accorder une liberté provisoire, comme a accusé la veille le député Tembos Yotama, élu de Butembo.
"Je ne sais pas à qui on a demandé de l'argent. Vous pouvez entrer en contact avec les inculpés pour qu'ils vous disent à qui on a demandé de l'argent pour la liberté provisoire", a-t-il réagi.
Mardi 6 août dernier, dans une déclaration à ACTUALITE CD, le député national Tembos Yotama a accusé les magistrats du parquet près la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, chargés d'enquêter sur cette affaire de meurtre de "vouloir s'enrichir sur le dossier, en arrêtant des innocents et en conditionnant leur libération par le payement des sommes exorbitantes", allant jusqu’à 5 000 dollars américains.
Ce qui est faux, indique le colonel Kumbu Ngoma Marcel, précisant qu'au stade actuel de l'instruction, personnes des sujets jusque-là interpellés ne pourra bénéficier d'une liberté provisoire.
"Toutes les personnes incriminées, personne ne pourra bénéficier de la liberté provisoire, c'est une position à moi, en tant que magistrat instructeur. Ils (les sujets interpellés) seront tous traduits devant la Cour (militaire opérationnelle du Nord-Kivu, Ndlr) qui examinera leur requête de mise en liberté provisoire, et va apprécier l'opportunité de mettre les uns et les autres en liberté provisoire ou de rejeter ça", a-t-il indiqué.
Il est à signaler qu'ils sont plus ou moins 50, les personnes jusque-là interpellées, dont une vingtaine sont, d'après l'instructeur, passé aux aveux d'avoir participé au meurtre du docteur de l'OMS ainsi qu'aux attaques contre les installations de riposte contre la maladie à virus Ébola, dont les Centres de traitement d'Ebola (CTE), les mois passés à Butembo.
Parmi les personnes interpellées figurent trois médecins. Le colonel Kumbu Ngoma Marcel indique être "vers la fin des enquêtes" et signale avoir transmis son rapport à sa hiérarchie pour la saisine de la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu pour la tenue du procès.
Il n'a toutefois pas précisé à ACTUALITE.CD le délai que pourra prendre la procédure.
Claude Sengenya