Steve Mbikayi, président du Parti Travailliste, a fait ce lundi une évaluation positive de l’élection des membres du bureau du Sénat, remportée par le FCC (Front Commun pour le Congo), qui occupe cinq de sept postes. Il estime que, le FCC devrait tout faire pour faire respecter dans l'avenir les décisions du groupe lors des votes secrets.
Deux des membres désignés par le FCC aux 6 postes n’ont pas été élus. Il s’agit d’Evariste Boshab, à la 1ère vice-présidence, et de Jean Pierre Zagbalafio au poste de questeur adjoint. Le FCC a gagné le perchoir avec l’élection d’Alexis Thambwe Mwamba au détriment de Modeste Bahati, dissident du FCC. L’ancien ministre de la Justice a récolté 65 voix contre 43 pour l’ancien ministre du Plan.
« Dans un environnement démocratique et pluraliste, on ne peut pas se plaindre quand on enregistre 80% de réussite dans une élection. Pour moi, c'était pour confirmer qu'il y a une vraie démocratie au niveau de notre parlement. Même si nous aurions voulu gagner tous les postes, mais n'oubliez pas qu'il y a plusieurs donnes qui comptent aussi. Il y a une donne personnelle, le petit réglage qu'on peut se faire au niveau de la famille politique, mais tout compte fait, ça nous permettrait au niveau du FCC de pouvoir travailler davantage et éviter que, dans l'avenir, nous puissions avoir quelques dissidences », a dit Steve Mbikayi.
Bahati Lukwebo avait eu plus de voix (43) par rapport au nombre de 13 sénateurs qu’il revendiquait à la chambre haute du parlement. Ce qui fait croire que parmi les 91 sénateurs revendiqués par le FCC, certains ont voté pour M. Lukwebo. Ancien ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), Steve Mbikayi, s’est dit toutefois surpris par le comportement de certains sénateurs du FCC qui n’ont pas voté pour leur ticket à l’instar de Evariste Boshab et Alexis Thambwe Mwamba.
« Pour ceux qui ont voté contre notre candidat, je crois qu'ils ont tort. S'ils ont des frustrations ou des choses à dire, ils auraient dû le dire au lieu de nous surprendre comme ça. Mais, en général, le FCC a prouvé qu'il reste la grande machine politique de ce pays. C'est la preuve qu'il y a démocratie au sein du FCC. Le président Kabila n'impose pas tout, ce qu'on va faire, c'est voir comment régler les choses pour exclure prochainement ce genre de vote contre nos camarades », a-t-il ajouté.
Le leader du Parti Travailliste accuse Modeste Bahati Lukwebo, président de l’AFDC-A, suspendu du FCC, d’avoir sacrifié l’essentiel pour des intérêts égoïstes. Bahati Lukwebo a récolté 43 voix alors que son regroupement ne disposait que de 13 sénateurs.
« Un échec, reste un échec. On ne va pas aux élections pour avoir 43 voix, on y va pour gagner, il ne faut pas se consoler. Et il faut que le sénateur Bahati tire des leçons. C'est quelle leçon ? C'est-à-dire, le réalisme en politique est une vertu, et avant de s'engager il faut mesurer la hauteur de l'obstacle. Il a sacrifié l'essentiel pour des intérêts égoïstes. Vous savez qu'il avait déjà abandonné sa candidature au poste du président du Sénat et il avait dit lui-même que le FCC avait accepté de donner à l'AFDC-A une vice-primature, un ministère d'État, trois ministères et un vice-ministère. Et, lui et moi, on s'était déjà mis d'accord que mon parti disposant d'un poids politique important allait prendre un ministère d'État et, lui, la vice-primature, mais lui a voulu sacrifier tout ça pour ses intérêts personnels », a dit Steve Mbikayi.
Installé aussitôt la fin du vote, le nouveau bureau du Sénat succède à celui de la première législature, dirigé par Léon Kengo wa Dondo, durant 12 ans. L’ouverture de la session ordinaire est prévu au 15 septembre.
Stanis Bujakera Tshiamala