RDC-Angola : Les réfugiés congolais pressent le HCR à organiser leur retour au pays

Illustration/les congolaises refoulées d'Angola.

Les réfugiés congolais vivant en Angola s’impatientent de retourner en RDC et pressent de plus en plus le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) à organiser leur rapatriement. La tension était vive, ce mercredi 24 juillet 209, au camp des réfugiés congolais de Lovua, à 120 km de Dundo, dans la province angolaise de Lunda Norte, où vivent près de 20.500 réfugiés congolais.

Les réfugiés ont exprimé à une équipe du HCR leur souci de rentrer au pays avant la rentrée scolaire prochaine. Selon un des représentants des réfugiés, les Congolais, mécontents, ont incendié les tentes et salles des classes construites par l’agence de l’ONU.

« Il y a des menaces et intimidations, bref le camp est dans l'insécurité. Les réfugiés n'ont plus confiance au HCR. Une sauvagerie s'est créée au camp après l'enquête de 2018, plusieurs Congolais veulent retourner chez eux. Ils ont semé des troubles, ils ont commencé par intimider et menacer les enseignants du gouvernement angolais. Ces derniers ont arrêté les cours il y a deux jours, aujourd'hui (mercredi soir) ils ont incendié les salles des classes, les tentes du centre 2, non loin de la première clinique tout en promettant d'autres actions de grande envergure. Ils sont en train de forcer le HCR et l'Angola mais les deux disent que c'est la RDC qui bloque. C’est pourquoi, une déclaration du gouvernement congolais peut aider à calmer la situation », a expliqué à ACTUALITE.CD un réfugié congolais sous anonymat pour des raisons de sécurité.

La police angolaise a fait usage des tirs de sommation pour rétablir l'ordre au camp. « La police angolaise a tiré en l'air afin de disperser les manifestants et a fait aussi usage de gaz lacrymogène afin que la délégation du HCR et d'autres humanitaires soient évacués du camp », a ajouté la même source.

Le HCR reconnaît la situation de tension qui prévaut au camp des réfugiés congolais de Lovua et dit n'être pas en mesure d'assurer un rapatriement organisé dans l’immédiat.

« Les réfugiés veulent rentrer tout de suite. Pour le faire, il nous faut organiser les choses. Avoir un cadre légal avec les autorités congolaises et angolaises et mobiliser les moyens mais eux exigent la sécurité pour rentrer. C'est là, le problème qu'il y a », a indiqué Ibrahima Diane du bureau HCR/Kasaï basé à Kananga.

Dans une lettre adressée au gouverneur angolais de Lunda Norte, le 22 juillet 2019, dont ACTUALITE.CD détient une copie, les réfugiés congolais écrivent :

« Vu la réunion tenue avec les représentants des réfugiés le 19 juillet 2019 par le nouveau chef de bureau du HCR Lunda Notre (...), nous déclarant que si quelqu'un veut retourner au Congo pour scolariser ses enfants, la porte est ouverte. Ceci laisse entendre que le HCR n'a pas la bonne volonté de nous rapatrier en RDC avant la rentrée scolaire 2019. C'est pourquoi, les 85% des réfugiés congolais, nous sommes déterminés à retourner en RDC au plus tard au mois d'août 2019. C'est ainsi que nous vous demandons la sécurité au moment de notre retour ».

Les réfugiés congolais avaient quitté la RDC début 2017 au plus fort de l'insurrection des miliciens Kamuina Nsapu. Accueillis dans un premier temps dans deux localités angolaises proches de la frontière, ils ont été délocalisés à Lovua, loin de la frontière.

Sosthène Kambidi