Nord-Kivu : un lexique des termes couramment utilisés dans l'administration foncière validé en vue de prévenir les conflits fonciers

Photo ACTUALITE.CD.

Au Nord-Kivu, un lexique des termes à usage courant dans l'administration foncière a été adopté, ce lundi 22 juillet, par les intervenants du domaine en vue de prévenir et résoudre les conflits fonciers récurrents dans la région. 

Un atelier a été organisé par le ministère provincial des Affaires foncières pour la validation du document. Les participants aux travaux ont proposé les inputs qui ont été intégrés dans un document de près de 300 mots, élaboré par les experts. Il sera publié dans une des maisons d’édition puis suivra sa vulgarisation. 

" Dans le cadre de la prévention des conflits fonciers, si vous arrivez au niveau des cours et tribunaux, vous constaterez que, plus de 80% des procès pendants, ce sont des dossiers qui sont liés aux conflits fonciers. Donc, même quand vous suivez des gens parler de leurs plaintes en matière des conflits fonciers, vous trouvez qu’eux-mêmes ne comprennent pas le langage foncier. Le document que nous voulons mettre à la place publique, nous souhaiterions qu'il soit compris par tout le monde et qu'à partir de la compréhension même des concepts qui constituent le langage du foncier peut faire de sorte qu'à un niveau ou un autre, ce document puisse contribuer non seulement à la prévention mais aussi à la résolution des conflits fonciers ", a expliqué Jean de Dieu Giza, ministre provincial des affaires foncières au Nord-Kivu. 

Depuis 2009, ONU Habitat travaille dans l'est de la RDC sur les conflits fonciers avec plusieurs approches dont le renforcement des capacités au sein des communautés et planification communautaire foncière participative. 

" Ce processus intègre tout ce qu'il y a comme capacités au niveau local pour créer des espaces de dialogue au niveau foncier. Qu'est-ce qu'il y a comme assiettes foncières, qu'est-ce qu'il y a comme problème autour de ces assiettes foncières, comment les résoudre et comment faire en sorte que l'ensemble des acteurs, l'administration foncière et les communautés elles-mêmes, voient comment planifier l'utilisation de la terre au niveau local ? ", a indiqué Adam Malam Kandine, land programme team leader à l'ONU Habitat. 

Les participants à cet atelier ont souhaité que ce document, une fois publié, soit traduit dans des langues locales en vue de sa compréhension par toutes les couches de la population. 

En tant qu'élu du peuple, je fais mien ce document combien capital. Il vient justement nous aider à prévenir les conflits fonciers, notamment dans le Masisi, ma circonscription électorale où plusieurs conflits fonciers sont signalés. Que le document soit traduit dans nos langues locales afin que tout le monde s'en approprie ", a dit Romain Kaurwa, député provincial, élu de Masisi. 

Les assises de validation de ce document ont connu la participation des députés provinciaux, des membres du gouvernement provincial, des membres de l'administration foncière provinciale, les avocats ainsi que les acteurs de la société civile. 

Jonathan Kombi