Le commandant de la deuxième zone de défense, le général Philémon Yav a affirmé ce jeudi 4 juillet 2019 que l’armée est déterminée à « arrêter l’hémorragie des morts » dans toutes les mines de la province de Lualaba en particulier, et de toute la région du Katanga en générale.
Il s’est exprimé après le déploiement des militaires depuis la semaine dernière dans la mine de l’entreprise Kamato Copper Company (KCC) où 43 creuseurs artisanaux ont perdu la vie à la suite de l’éboulement jeudi 27 juin dernier.
« Nous sommes ici pour arrêter cette hémorragie des morts par centaines que nous sommes en train d’observer dans nos zones minières. Depuis un certain temps à Kolwezi on a remarqué chaque trois jours il y a de nos mines. L’Etat au niveau de la province n’arrive pas à sécuriser. Mais nous avons reçu des ordres en ce sens de la part de notre hiérarchie afin de trouver de solution, nous n’allons pas laisser nos compatriotes mourir comme ça dans les mines de la province Lualaba et en général dans l’ex province de Katanga », a affirmé le général Philémon Yav au cours d’une conférence de presse à Kolwezi.
Pour le général Philémon YAV, l'opération qu’il appelle de traque « des pilleurs et suicidaires » qui volent des minerais stratégiques du gouvernement entre dans le cadre des missions assignées à l’armée.
« Les FARDC ont aussi en leur charge, la mission de protéger les investisseurs qui viennent dans la province. KCC qui paie des impôts et taxes à la République, est donc censée être protégée. Les gens peuvent mal interpréter, mais la force reste à la loi pour assurer la sécurité de nos partenaires. Nous ne traquons pas des creuseurs, mais plutôt des pilleurs car, est creuseur, celui qui est reconnu au sein d'une coopérative et qui travaille avec des documents dans une zone d'exploitation artisanale », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse ce jeudi à Kolwezi, chef-lieu de la province de Lualaba.
Pourchassés tôt dans la matinée de ce jeudi, ces creuseurs, près de 2.000 sont descendus dans la rue pour réclamer ainsi les zones d'exploitation artisanale leurs promises par le gouverneur Richard Muyej. Selon l’armée 20 personnes ont été interpellées au cours de la manifestation mais du côté de la société civile, l'on parle d'une cinquantaine de creuseurs interpellés.
Dans un communiqué ce jeudi 4 juillet 2019, le groupe minier suisse Glencore, dont la KCC opère en tant que filiale en République démocratique du Congo, confirme la nouvelle la présence des forces armées sur son site minier et les appelle à effectuer leur mission dans le respect des droits internationaux.
« Glencore confirme que les forces armées de la RDC (FARDC) se trouvent dans la zone entourant les opérations de la Kamoto Copper Company (KCC) (…) Le KCC a fait part de ses attentes aux FARDC de faire preuve de retenue et d'opérer conformément aux principes volontaires sur la sécurité et les droits de l'homme (les Principes volontaires) et aux normes internationales relatives aux droits de l'homme. Ceci inclut les principes relatifs à l'usage de la force proportionnelle et à la fourniture d'une aide médicale », dit Glencore dans son communiqué.
Un collectif des Organisations de défense de Droits de l’Homme African Resources Watch (AFREWATCH), Pain Pour le Prochain (PPP) et Action de Carême (ADC), demande au gouvernement provincial de Lualaba de rendre disponible les zones d’exploitation minière pour les creuseurs artisanaux afin d’éviter leur accès dans les sites miniers privés.
Ben Akili, depuis Kolwezi