L’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO) appelle à des poursuites judiciares contre le député Lambert Mende pour son implication dans le trafic de diamant creusé dans la province de Sankuru. L’ONG estime que l’ancien ministre de communication devrait répondre à la justice pour la détention illégale d’une pierre précieuse.
Pour ASADHO, bien que le Centre d’Expertise, D’évaluation et Certification des Substances minérales précieuses et semi précieuses (CEEC) révèle qu’il s’agissait d’un faux diamant, Lambert Mende devrait être traduit en justice pour avoir conservé illégalement cette pierre découverte dans sa province d’origine.
« Si le test des experts révèle que le diamant serait de mauvaise qualité, cela ne constitue pas une excuse en matière juridique. Lambert Mende n’est pas reconnu par loi comme la personne attitrée dans la vente de diamant. La justice du pays doit faire son travail afin de rétablir l’ordre dans le secteur minier. Cette pierre précieuse ne pouvait pas d’abord se retrouver dans les mains de Lambert Mende. L’effet de la détenir sans en avoir la qualité, c’est ce qui constitue la violation des dispositions du nouveau code minier (...) Le diamant est une pierre précieuse. Elle est protégée par la loi », commente au Journal Du Citoyen (JDC) Jean-Claude Katende, coordonnateur de l’ASADHO.
ASADHO explique que Lambert Mende n’a pas respecté les lois qui régissent l’exploitation et la vente des minerais.
« Les dispositions de code minier ont été violées. Parce que cette loi dit que la procédure de la traçabilité des produits miniers et exploitation artisanale appartient au gouvernement Congolais. Les procédures de vente et obtention sont dictées par une loi organique. Mais Lambert Mende n’avait pas agi en conformité avec la loi dans la mesure où une pierre obtenue de manière artisanale, devrait passer en principe par les creuseurs qui sont en règle avec la loi, par les négociants qui sont aussi en règle avec la loi en vigueur. Dans le cas d’espèce, Lambert Mende voulait se charger de la vente de cette pierre à quel titre ? C’est principalement la justice (les cours et tribunaux) qui doit s’occuper de cette affaire parce qu’il y a des sanctions pénales qui sont attachées à ces dispositions. Donc, c’est une affaire de la justice. Ce n’est ni le ministère des Mines, encore moins le ministère de l’Intérieur. Donc, quelle que soit la qualité de cette pierre précieuse, elle ne pouvait pas être entre les mains de Lambert Mende », ajoute Jean-Claude Katende.
Dans un tweet le jeudi dernier, l’Association congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) avait appelé également à des poursuites contre Lambert Mende pour son implication dans cette affaire diamant. ACAJ estime que la pierre soumise au test d’authenticité par CEEC serait une autre que celle qui était détenue par l’ancien ministre de Communication.
L'autre ONG de défense des droits de l'homme, La Voix des Sans Voix (VSV) avait appelé ceux condamnaient l'interpellation musclée du député à ne pas "éluder le vrai problème", appelant à poursuivre le patron du CCU devant la justice.
Fernand Mateka