Le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Norbert Basengezi, a animé, mardi 21 mai 2019, une matinée électorale à l’intention des députés provinciaux et les acteurs de la société civile du Nord-Kivu. Il a appelé à la « dépolitisation » de la centrale électorale dont les animateurs sont en majorité les politiques.
M. Basengezi a motivé son appel par le souci de « professionnaliser » la CENI dans sa mission de l’organisation des élections.
« Une CENI où vous avez six membres de la majorité, quatre de l'opposition et trois de la société civile n’en est pas une. Nous voulons que ça soit une CENI des professionnels. Et si nous avions une CENI comme la Cour constitutionnelle, où l'on remplace les gens deux ans après, c'est ça la professionnalisation. Mais, vous avez PPRD, UDPS, MLC, AFDC, PALU, MSR, tout le monde est là-bas (à la CENI). Est-ce que vous croyez qu'on perdrait en professionnalisant la CENI ? Non. Quand la CENI est politisée ce n'est pas bien », a déclaré Norbert Basengezi.
Après les élections de l’an dernier, les Etats-Unis ont décidé, en mars, de geler les avoirs du président de la CENI, Corneille Nangaa, de son adjoint Norbert Basengezi et de son conseiller en matière de nouvelles technologies, Marcellin Basengezi, pour "corruption persistante" liée au processus électoral en République démocratique du Congo (RDC).
Les résultats de dernières élections ont été contestés par les opposants de la coalition Lamuka après la proclamation par la CENI de Félix Tshisekedi comme président de la République. L’église catholique avait également affirmé que ces « résultats n’étaient conformes ni à la vérité ni à la justice ».
« Aujourd'hui, nous sommes fiers d'avoir un président honoraire de 45 ans et un président de 55 ans en fonction. Je crois que c'est cette fierté d'alternance et de démocratie qui doit nous poursuivre aux élections locales, urbaines et municipales », a ajouté le vice-président de la CENI.
Le mandat de l’actuelle équipe dirigeante de la CENI prend fin en juin prochain. Plusieurs partis politiques de l’opposition ont demandé un audit des animateurs de cette institution avant l’arrivée d’un nouveau comité.
Jonathan Kombi