Déboulonné de l'administration générale de l'Agence nationale des renseignements (ANR), Kalev Mutond, est revenu sur la scène le mercredi 8 mai, dénonçant l'"arrogance, la haine et la traîtrise" dans le chef de ses anciens camarades dans le "pré-carré" de l'ancien président, Joseph Kabila.
Par un communiqué, Mutond a évoqué un « temps de reniements » pour réitérer solennellement "sa profonde gratitude et son indéfectible loyauté à l’égard de Son Excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange et de toute sa famille tant biologique que politique."
Évoquant une "période particulière de l’histoire de notre patrie", l'ex-maître espion de Kinshasa a indiqué que certains de ses anciens camarades dans le "pré-carré" de Kabila "ont trouvé le moment venu pour étaler sur la place publique, avec arrogance et haine, leur traîtrise à l’endroit de Celui grâce à qui et par qui, ils ont pu faire quelque chemin, aussi bien quant à leur personnalité que quant au patrimoine dont ils peuvent se prévaloir aujourd’hui".
"Ne guère oublier d’où l’on vient et par où l’on est passé", a déclaré Mutond, qui a dirigé la redoutable ANR pendant 8 ans.
"Dans pareil contexte, l’arrogance, la rancune et la haine sont contre-productives, d’autant plus que les témoins sont nombreux qui s’interrogent, les uns, qui n’en reviennent pas, les autres, sur les motivations réelles qui poussent ces anciens camarades à désinformer l’opinion publique", a-t-il ajouté.
Les mêmes témoins pronostiquent, aux dépens de ces anciens camarades, "qu’un autre épisode de leur traîtrise n’est pas loin", d'après la même personnalité mise en retraite depuis près de deux mois.
Il considère le camp de Joseph Kabila, le Front Commun pour le Congo (FCC) comme étant celui de la "fidélité inébranlable, de la défense légitime et tous azimuts de la vision souverainiste, patriotique et constructive."
61 ans d'âge, Kalev Mutond est l’une des 14 personnalités congolaises sanctionnées par l’Union européenne (UE) pour la répression des manifestations de l’opposition et de la société civile dans les dernières années du régime Kabila.
Accusé de « menacer les institutions et de nuire au processus démocratique », Kalev Mutond s’est vu sanctionner par les États-Unis, qui ont gelé ses avoirs en 2016.
Ayant promis "d'humaniser" l'ANR, le président Félix Tshisekedi a remplacé Kalev Mutond à la tête de l'ANR par son adjoint, Justin Inzun Kakiak.
Dernièrement, il a été photographié à Kinshasa avec les caciques du Front Commun pour le Congo (FCC), célébrant en plein jour, la victoire de la plateforme à l'élection des gouverneurs de province.
Christine Tshibuyi