RDC : l'État islamique revendique une attaque à Beni

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Via son agence de propagande, Amaq, l'État islamique a revendiqué, ce jeudi 18 avril, sa toute première attaque armée à Beni, dans la province du Nord-Kivu, à la frontière avec l'Ouganda.

Une revendication qui confirme la thèse officielle de l'activisme d'un mouvement terroriste international dans cette région en proie aux attaques attribuées aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

Contrairement aux attaques chroniques des ADF - dirigées contre des civils -, celle de l'État Islamique était dirigée contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), près de Kamango, la semaine dernière.

L'El ne communique ni la date de l'attaque, ni le bilan mais fait état d'une "caserne attaquée dans le village de Bovata", en chefferie de Watalinga.  

Cette attaque  a été perpétrée mardi dernier, fait remarquer Yassin Kombi, correspondant d'ACTUALITE.CD dans la région. Deux soldats ont été tués.

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Cette revendication est une toute première depuis le début de la vague de massacres des civils dans le territoire de Beni, en octobre 2014. Cette révélation n'est pas surprenante.

Une vidéo mise en ligne en octobre 2017 par l'un des médias de propagande de l'El montrait des combattants islamistes s'identifiant comme membres  de "Madinat Al-Tawhid Wal Muwahhidi".

Ils appelaient des renforts islamiques pour mener le "Jihad" ou la "guerre sainte", leur intention  étant de “défendre l'islam jusqu'au sacrifice suprême”.

Lire aussi : https://actualite.cd/2018/10/26/rdc-territoire-de-beni-menace-de-terrorisme-par-des-adf-qui-veulent-islamiser-la-region

A  l'état-major général des Forces armées de la RDC, l'activisme de l'Etat islamique était déjà détectée.

"Ils ne sont pas sur place ici, au pays, mais manipulent des combattants locaux essentiellement des rebelles ADF. Il y a parmi eux des Tanzaniens, Somaliens et Kenyans", a confirmé à ACTUALITE.CD , un chef de corps de l'armée.

Il redoute cependant des attaques de grande ampleur car "généralement le début des revendications marque aussi le début des attaques de grande envergure et de sabotage".

Le 27 septembre 2017, l'armée avait fait savoir que les tueries et autres atrocités commises contre les populations de Beni, sont l’œuvre d’une "coalition terroriste internationale" regroupant notamment des sujets ougandais, rwandais, burundais, kenyans, tanzaniens, sud-africains, mozambicains et "d’autres renégats œuvrant à partir de certains pays voisins".

“Ces hors-la-loi ont quitté leurs pays et se singularisent chez nous par des actes de violence dans la perspective de semer la terreur dans la population de l’Ituri, des territoires de Beni, dans la province du Nord-Kivu ainsi que d’Uvira et de Fizi, dans la province du Sud-Kivu”, écrivait, dans un communiqué, le général major, Léon Richard Kasonga, chef du service de communication et d’information des FARDC.

Yassin Kombi  et Christine Tshibuyi