L'épidémie de fièvre hémorragique Ebola est loin d'être éradiquée dans les provinces du Nord - Kivu et de l'Ituri où elle a déjà causé 676 décès en huit mois. Ce dimanche 31 mars, le ministère de la santé a fait état de "11 nouveaux décès de cas confirmés" dont 8 décès "communautaires" à Katwa (4),Vuhovi (2) , Mandima (1) et Masereka (1).
Les 3 autres ont été enregistrés dans les centres de traitements de Butembo (2) et Beni (1).
L'épidémie déclarée le 1 er Aout franchit également le seuil des 1000 cas confirmés d'Ebola.
"Le cumul des cas est de 1.082, dont 1.016 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 676 décès (610 confirmés et 66 probables) et 331 personnes guéries", écrit le ministère de la santé dans un nouveau communiqué.
Une riposte compliquée
La lutte contre Ebola se heurte à des réticences d'une partie de la population envers la prévention, les soins et les enterrements sécurisés des victimes.
Elle est aussi compliquée par la présence de groupes armés et par la mobilité de la population. Un autre facteur qui complique la riposte : la désinformation.
Environ 25% de Congolais ne croient pas en l'existence du Virus Ebola, selon une étude dont les résultats ont été publiés par le Journal américain "The Lancet".
Encore six mois pour venir à bout
Agence onusienne spécialisée , l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé qu'il faudrait encore six mois pour venir à bout de l’épidémie d’Ebola dans ces deux provinces. Et ce , à condition que la situation sécuritaire ne complique pas la riposte.
Pour "s'assurer que les discussions à Kinshasa se fondent sur les réalités du terrain et des informations fiables", le DG de l'OMS a nommé le Néerlandais Peter Jan Graaff, comme son Représentant spécial dans la coordination de la riposte contre l'épidémie de la maladie à virus Ebola en RDC.
Il se rendra régulièrement dans les zones affectées par Ebola et coordonnera la réponse au niveau stratégique avec le ministère de la Santé. Berceau d'Ebola depuis 1976, la RDC en est à sa dixième épidémie, qui constitue également la deuxième épidémie la plus meurtrière jamais enregistrée dans le monde, après celle de 2014, qui a fait 11000 victimes en Afrique de l’Ouest.
Christine Tshibuyi