Nouvellement élus dans les territoires de Lubero, Rutshuru, Masisi et Walikale, un groupe de 14 députés provinciaux (G14) ont lancé, ce vendredi 29 mars, à Butembo (Nord-Kivu), le débat sur le profil de celui qui devrait être le prochain gouverneur du Nord-Kivu.
Au cours d’une conférence-débat, animée à l’Université Catholique du Graben (UCG), à l’initiative du Club des amis de l’abbé Apollinaire Malumalu (CAAM), ce caucus des députés a présenté à l’assistance 13 critères qui devront, d’après eux, guider le choix du futur chef de l’exécutif provincial.
« Le prochain gouverneur du Nord-Kivu doit être respectueux de la loi, la coutume et les droits humains, rassembleur et capable de ramener la paix entre les communautés, doté de valeurs irréprochables, esprit d’écoute, inclusivité et le sens du discernement, doté des capacités avérées de gestion, de redevabilité, capable de redistribuer équitablement les richesses de la province à toutes les entités qui la composent (la province du Nord-Kivu, Ndlr), prêt à sacrifier son intérêt personnel au profit de l’intérêt général et à ne pas politiser l’administration et les services publics, disposé à lutter contre les antivaleurs et à promouvoir l’égalité des chances, capable de relever les défis de toutes les entités du Nord-Kivu, avoir des mains propres et n’avoir jamais participé à des activités criminelles, n’avoir jamais été cité dans des cas d’abus et violations des droits humains, avoir la connaissance des réalités et problèmes du Nord-Kivu et la capacité d’y apporter des réponses adéquates, avoir une expérience avérée sur le plan politique ainsi que dans la stabilisation et la consolidation de la paix », a énuméré Prince Kihangi, député provincial, élu de Walikale et porte-parole du G14.
D’après ces parlementaires, ces critères ont été convenus au terme des consultations engagées avec les couches sociales, les notables et les délégués de la société civile à Goma. Ainsi, ont-ils jugé utile de se rendre au Grand-Nord (Beni, Butembo et Lubero, Ndlr) en vue de recueillir des amendements.
Pour le député Prince Kihangi, cette démarche vise à placer à la tête du Nord-Kivu, un homme capable à capitaliser les opportunités lui offertes en vue de relever les défis de la province.
« Nous sommes une province riche en ressources naturelles et peuples travaillistes, malheureusement nous faisons face à des sérieux défis : l’insécurité généralisée causée par la présence des groupes armés nationaux et étrangers, la politisation de l’administration et des services publics, la mauvaise administration de la justice et l’impunité, la corruption et l’impunité, le mauvais état des infrastructures, la mauvaise exploitation des ressources naturelles, le manque d’emploi des jeunes, la déstabilisation du pouvoir coutumier, les tentatives de découpage, le manque de cohésion sociale entre les communautés, les relations tumultueuses avec les pays voisins…Nous avons intérêt à doter la province d’un leadership fort pour relever ces défis », a-t-il déclaré.
Les participants, essentiellement des étudiants, ont apprécié ce profil. Ils ont plutôt recommandé à ces 14 parlementaires de définir des mécanismes d’encadrement des élus pour éviter qu’ils sacrifient ces critères et cèdent à la corruption lors du vote du gouverneur.
Ce débat au sujet du profil du prochain gouverneur du Nord-Kivu est engagé alors que le Grand-Nord Kivu attend encore connaître ses 14 autres députés provinciaux au terme des élections prévues ce 31 mars à Beni-ville, Beni-territoire et Butembo, trois des quatre circonscriptions où les scrutins avaient été reportés pour des raisons sécuritaires et sanitaires.
Claude Sengenya