Les cours sont à l'arrêt depuis une vingtaine de jours dans les écoles de la localité de Mavivi, entité située sur la RN4, 15 km au nord de la ville de Beni (Nord-Kivu), suite aux dernières attaques des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Les élèves n’arrivent plus à l’école. Plusieurs familles ont quitté Mavivi suite à l’insécurité.
Depuis que les élèves ont déserté les écoles, place aux herbes qui poussent jusqu’aux entrées des salles de classe. Par exemple, à l'école primaire Ngite, conventionnée protestante, seul le directeur s’est pointé ce mardi au lieu de service.
« Depuis le début de l'année, les activités scolaires sont vraiment paralysées. Nous reprenons et quelques jours après quand il y a incursion des rebelles ADF, nous stoppons. Ça je dirai c'est la troisième fois depuis le début de l'année. Quelques enseignants arrivent mais ils ne trouvent pas les enfants parce que plusieurs parents sont partis avec les enfants [Ndlr : les parents ont fui avec leurs enfants]. En général, nous avons souvent atteint l'effectif de 700 écoliers mais à cause des incursions en répétition, nous ne parvenons pas à atteindre même 100. Dernièrement nous avions déjà 73 écoliers mais tous n'arrivent plus », explique à ACTUALITE.CD Mulongo Mangwasi, directeur de l'école primaire Ngite.
Mavivi est une localité d’environ 27 000 ménages. Mais plusieurs maisons sont abandonnées par les habitants qui ont trouvé refuge notamment dans la ville de Beni. Les activités économiques tournent également au ralenti à Mavivi.
« Nous vivons dans la peur. Nous sommes restés moins nombreux ici. Nous passons la journée au centre-ville et le soir nous partons dormir dans la forêt. Les positions des FARDC sont ici mais elles sont distantes les unes des autres. Nous pensons que si, on augmentait l'effectif des militaires, nous pourrions commencer à dormir en paix. Nous ne voulons pas partir comme les autres parce que nous sommes dépassés par la vie », confie Rachid Musilongo, habitant de Mavivi.
L’armée est toujours en guerre contre les islamistes ADF dans les forêts de Beni. Mais pour la société civile, l'armée doit intensifier l’offensive afin de permettre le retour de la paix dans la région.
« Ce qui bloque les activités scolaires ici c'est l'insécurité. Il est nécessaire que les forces armées lancent les offensives contre les rebelles ADF. Mais tant que l'ennemi aura toujours la possibilité de venir attaquer et retourner sans s'inquiéter, je ne crois pas qu'il y aura reprise des cours dans cette entité », croit Djamali Moussa, président de la société civile de Mavivi.
Les 18 et 26 février, les rebelles ont mené des attaques à Mavivi. Au moins deux personnes ont été tuées et des maisons incendiées.
Yassin Kombi