Dans une lettre rendue publique ce mercredi 6 mars 2019 à Tshikapa, chef-lieu du Kasaï, le chef coutumier Mbawu Nkanka Simon du groupement des Bajila Kasanga a adressé un message des félicitations, depuis son maquis, au président de la République, Félix Tshisekedi.
Le chef coutumier qui se présente comme chef de file du mouvement politico-coutumier Kamwina Nsapu écrit : "Au nom des filles et fils du groupement Bajila Kasanga (GBK) de la province du Kasaï et au mien propre en tant que chef de file du mouvement politico-coutumier Kamuina Nsapu, nous tenons à vous présenter nos vives félicitations et vous souhaitons un mandat fructueux basé sur la refondation de l'État congolais et l'émergence de notre pays".
Le chef Mbawu poursuit sa lettre par l'annonce de la fin de la lutte armée :
"...en dépit de tout ce qui s'est passé, nous abandonnons la lutte à cause de votre victoire qui était notre cheval de bataille. De ce fait, nous sollicitons aussi notre prise en charge, la réintégration dans les services de l'État, le brassage dans la police nationale congolaise et dans l'armée républicaine, tout ceci en tant que père de la nation, nous implorons votre sens paternel pour obtenir la mesure de grâce"
Le chef milicien termine sa correspondance comme suit :
"Moi, chef coutumier Mbawu Nkanka Simon, et les autres membres du mouvement ayant opéré sous le label du grand chef Kamuina Nsapu qui luttions pour l'avènement de la démocratie dans notre pays, nous enterrons la hache de guerre car le moment est venu pour le développement de notre pays".
Pour le contexte, Mbawu Nkanka est le premier chef coutumier qui avait implanté l'insurrection de Kamuina Nsapu dans le territoire de Tshikapa, en décembre 2016, à cause du conflit de pouvoir coutumier avec son neveu Mbawu Mutela. Ses miliciens étaient entrés dans la ville de Tshikapa les 3 et 4 décembre 2016, faisant plusieurs morts dans les rangs de l'armée et des civils.
Depuis, il s'est retranché dans la forêt où aucune force ne s'est hasardée à aller l'attaquer. Les experts lui attribuent une troupe estimée à environ 500 miliciens et un important arsenal de guerre récupéré sur les militaires et policiers tués lors de différents combats. Il ne s'est pas encore rendu aux autorités.
Sosthène KAMBIDI