L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, ce jeudi 28 février 2019, la suspension de ses activités liées à la riposte contre la maladie d'Ebola dans les zones de santé de Butembo et Katwa (Nord-Kivu) après les attaques perpétrées par des hommes armés non identifiés contre ses deux centres de traitement d'Ebola (CTE).
« Nous sommes extrêmement attristés par ces attaques contre nos structures médicales (...) Au regard de ces deux incidents violents, nous n’avons pas d’autre choix que de suspendre nos activités jusqu’à nouvel ordre », a déclaré dans un communiqué Hugues Robert, chargé des urgences de MSF.
Par ailleurs, l'ONG continue ses activités en lien avec Ebola dans les villes de Kayna et Lubero, toujours dans la province du Nord-Kivu.
MSF est partenaire majeur du ministère de la Santé dans la riposte contre la 10ème épidémie d’Ebola, déclarée à Beni le 1er août dernier. L’ONG explique « qu’à ce moment si critique de la riposte Ebola, il est très difficile pour nous, soignants, de devoir laisser derrière nous les patients, leurs familles et les membres de la communauté ».
Le centre de traitement d’Ebola, situé au quartier Katwa de la ville de Butembo, a été attaqué et incendié le 24 février dernier par des miliciens Mai-Mai, selon les autorités. Deux jours plus tard, soit le 27 février, un autre CTE, situé dans la concession de l'Institut des techniques agricoles et vétérinaires (ITAV), au quartier Lumumba, dans la commune de Kimemi, a subi les mêmes actes de vandalisme. Au moins un policier a été tué. Plusieurs dégâts matériels aussi enregistrés notamment un véhicule, une moto, un groupe électrogène ont été incendiés.
Cette 10ème épidémie d'Ebola en RDC est la plus meurtrière dans l’histoire de la RDC. Elle a déjà fait 553 morts sur les 879 cas recensés selon les derniers chiffres du ministère de la Santé.
Auguy Mudiayi