Journaliste en danger (JED) lance un appel en faveur de la libération d’un journaliste détenu depuis une semaine à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, capitale de la RD Congo, pour « imputations dommageables » à l’endroit d’un dirigeant sportif.
Tharcisse Zongia, directeur de « Le Grognon », un journal satirique paraissant à Kinshasa, a été arrêté par un groupe de policiers, jeudi 6 septembre 2018, au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu où il était venu répondre à une convocation à la suite d’une deuxième plainte lancée contre lui par M. Barthélemy Okito, secrétaire général au Ministère des Sports et Loisirs.
Le journaliste a été condamné par défaut à 12 mois de prison au premier et deuxième degré par le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu au sujet d’un article paru en 2015 et intitulé : « Les petits secrets noirs de la CAN 2015 : Barthélemy Okito, un prédateur à mettre hors d’état de nuire ». Il a été convoqué au Tribunal saisi pour la deuxième fois par M. Okito au sujet d’un autre article publié dans son journal, le 7 mai 2018, et ayant comme titre : « Magouille élu domicile dans le sport congolais », où il a annoncé l’arrestation par le Procureur Général de la République d’un groupe de dirigeants du football congolais dont M. Barthélemy Okito pour « détournement de fonds ».
Alors qu’il s’y était présenté pour être entendu, le journaliste a été conduit au cachot près du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu où il a passé nuit avant d’être transféré, le lendemain, à la prison centrale de Makala. Le lundi 10 septembre 2018, Tharcisse Zongia a été secoué par un malaise dû à sa condition carcérale. Il a été conduit en urgence dans un centre hospitalier de la place où il est admis pour des soins appropriés, sous surveillance d’un groupe de policiers.
Selon nos sources, Zongia a été condamné par défaut, au premier degré, par le Tribunal sans pouvoir présenter ses éléments de défense. Le verdict de sa condamnation a été rendu pendant qu’il se trouvait en voyage. Après avoir interjeté appel, il a été surpris de voir le Tribunal statuer sur son cas lors d’une journée décrétée « ville morte » par l’opposition.
Journaliste en danger (JED) déplore la procédure cavalière qui a abouti à l’arrestation et à la détention prolongée du journaliste qui a dénoncé un fait des détournements des fonds publics, ce qui devrait, en principe, pousser la justice congolaise à interroger « l’accusé ».