<b>Le gouvernement juge “bâclé” le travail des experts de l’ONU qui ont enquêté sur les violences provoquées par les affrontements entre les forces de l’ordre et de sécurité et les miliciens Kamuina Nsapu dans l’espace Kasaï.</b>
Dans son allocution le 3 juillet 2018 lors de la 38ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, regrette que le travail effectué par les experts de l’ONU dans l’espace Kasaï se soit fait dans “la précipitation”.
«<i>En réalité, la collecte des informations ne s’est fait que pendant six mois au lieu de douze tel que prévu par la résolution 53/33. Et pendant ces six mois de travail, l’équipe d’experts n’a pu se rendre dans les provinces du Kasaï que deux fois. Et cela pour des brefs séjours. En un mot, les informations, témoignages, et données collectées sur terrain ont, pour la plus part, sous-traités</i>», dit la ministre congolaise des Droits-humains.
Pour le gouvernement congolais, ces irrégularités sèment un doute sur l’authenticité de certains éléments relevés dans ces enquêtes menées par les experts de l’ONU. Dans le rapport issu de leurs enquêtes, les experts de l’ONU avaient indexés, entre autres les forces de l’ordre et sécurité dans ce qu’ils qualifient «des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » commis aux Kasaï.
«<i>Nous reconnaissons qu’il y a eu ceux qui se sont rendus coupables des crimes mais cela ne veut pas dire que 100.000 hommes et femmes que compte la police congolaise sont des bandits. Nous reconnaissons également qu’il y a eu certains militaires qui ont trahi leur serment et se sont rendus coupables des atrocités dans le Kasaï. Mais cela ne fait pas de 150.000 hommes et femmes que comptent l’armée congolaise des voyous</i>», a réagi la ministre.
La semaine dernière, lors de la restitution au ministre de la Justice, du rapport de la commission d’enquête mixte sur les violences lors des dernières marches pacifiques en RDC, le Garde Des Sceaux, Thambwe Mwamba, avait également qualifié de «biaisée» certaines enquêtes menées par la communauté internationale sur les exactions en RDC.
<strong>Will Cleas Nlemvo</strong>