<b><i>L'instruction en fond de l'affaire opposant le ministère public aux 36 prévenus présentés comme membres de la milice Kamwina Nsapu aile Kinshasa s’est poursuivie mardi 15 mai 2018 à la prison militaire de Ndolo. </i></b>
L'audience de ce mardi était consacré à l’examen des cas des prévenus Kabamba Kalehu Francky et Christian Mukadi, considérés par le ministère public comme des présumés assassins directs de Chantal Mboyo, l'Administratrice du marché central de Kinshasa.
Selon les procès verbaux du ministère public, le prévenu Kabamba Kalehu aurait achevé Chantal Mboyo par deux balles dans la poitrine le 14 juillet 2017.
<i>“Ce prévenu a affirmé dans le PV avoir tué madame Chantal Mboyo. Il a dit avoir abattu cette dame parce qu'elle était du PPRD et qu'elle avait l'habitude d'interdire aux militants de l'UDPS de se réunir. Dans son dernier mot, il a déclaré avoir été induit en erreur par son coprévenu Ben Tshimanga”</i>, a dit le Colonel Alpha Limbaya, président du tribunal militaire garnison de Gombe qui présidait l’audience.
Le prévenu qui refuse d’avoir tout lien avec le mouvement Kamwina Nsapu dit qu’il a été torturé pour apposer sa signature sur le PV.
<i>“Ces PV sont un montage du ministère public. Nous l'avons décrié dans les mémoires uniques que nous avons avons déposés. Notre client est complètement innocent. Nous demandons qu'il soit relâché”</i>, a plaidé Me Kananga Kalala, avocat de la défense.
L'audience a connu également la comparution du renseignant Isaac Falo Useni, garde du corps de la défunte Chantal Mboyo qui a affirmé avoir vu le prévenu Kabamba Kalehu lors de l’attaque du marché central de Kinshasa. En appui à son argumentaire, il a apporté la tenue militaire déchiquetée et brûlée qu'il portait le jour de l'événement et brandi les cicatrices et brûlures sur son corps.
L'audience s'est cloturée avec la comparution du prévenu Christian Mukadi considéré comme l'un des acteurs moteurs du mouvement Kamwina Nsapu à Kinshasa.
<i>“Il a pris part à toutes les attaques qui ont endeuillé Kinshasa entre mai et juillet 2017. Alors que son ami Kabamba s'activait à tuer l'AG du marché central le 14 juillet 2017, Christian Mukadi aspergeait de l'essence pour mettre à feu les locaux de l'administration de ce lieu de négoce”</i>, a accusé l’officier du ministère public.
La prochaine audience devrait avoir lieu en principe ce jeudi 17 Mai 2018 à la prison militaire de Ndolo.
<b>Grady Okito/stagiaire UPN</b>