<b>Dans une interview exclusive le jeudi 19 avril 2018 à ACTUALITE.CD, le ministre de la Solidarité et Action humanitaire, Bernard Biando a réaffirmé que le gouvernement congolais ne minimise pas la crise humanitaire dans le pays. Selon le ministre, le gouvernement souhaite que la gestion de cette crise se fasse de façon “coordonnée”.</b>
<b>Que répondez-vous à ceux qui accusent le gouvernement de minimiser la crise en R.D.C ?</b>
Le gouvernement ne minimise pas la crise humanitaire. Le problème qui se pose c’est qu’avec nos partenaires, nous nous sommes convenus à ce que la gestion de la situation humanitaire se fasse d’une façon coordonnée.
<b>A ces jours, comment se présente la situation humanitaire en R.D.C?</b>
Nous avons avancé un chiffre de 231.000 déplacés. C’est un chiffre fourni par nos services habilités, alors que nos partenaires avançaient un chiffre qui date de deux ans selon lequel il y aurait environ 4 millions des déplacés, ce que le gouvernement n’a pas apprécié. Ils ont voulu utiliser ces chiffres comme un plaidoyer en vue de mobiliser les fonds envers le Congo. Nous avons souhaité dans le cadre de concertation humanitaire que les efforts soient conjugués de part et d’autre pour réactualiser les chiffres exacts qui vont refléter la réalité sur terrain afin d’aplanir nos divergences.
<b>Mais pour certains observateurs, les chiffres avancés par le gouvernement ne reflètent pas la réalité sur terrain ? </b>
C’est de la spéculation. A vrai dire les chiffres de 231.000 que nous avons avancés semblent être le vrai. 4 millions de déplacés c’est deux ou trois pays africains. Car le gouvernement a pris en compte les personnes qui vivent dans le camp, notamment dans le Tanganyika, dans le Nord-Kivu etc.
<b>A l’absence du gouvernement congolais, il y a 528 millions de dollars qui ont été mobilisés à Genève la semaine dernière. Le gouvernement est-il preneur ou pas? </b>
Ici, la question n’est pas de savoir si le gouvernement sera preneur ou non. L’année passée il y a eu aussi une mobilisation mais c’était quoi son impact sur terrain. Ce qui importe le plus c’est toute la mobilisation faite au nom de la RDC et que le peuple congolais en soit bénéficiaire et cela dans le cadre d’une coordination avec les partenaires qui viennent en appui. C’est ce qu’exige la résolution 46182 des Nations Unies qui donne la latitude à chaque pays concerné de pouvoir prendre la responsabilité et l’initiative pour venir au premier plan à la rescousse de sa population en détresse, catastrophe ou d’une urgence.
<b>Il n’est donc pas question que cet argent soit redistribué via les organisations non gouvernementales ?</b>
Ils peuvent gérer leur argent comme ils le font d’habitude. Pour nous, cet argent donnera le résultat escompté que si la canalisation est coordonnée avec le gouvernement. C’est au gouvernement qu’incombe la responsabilité première de secourir sa population.
<b>Comment prévenir toutes ces crises qui font qu’aujourd’hui la RDC se retrouve dans cette situation humanitaire compliquée ?</b>
Il faut noter qu’il y a 2 types des crises. Celle provoquée par les catastrophes naturelles et celle qui révèle des conflits. Là, c’est difficile de prévenir vu que la RDC est un pays exposé à des catastrophes mais, s’agissant des crises qui relèvent des conflits interethniques nous préconisons la réconciliation pour que la concorde règne entre les communautés et il faudrait aussi planifier des mécanismes pour prévenir des catastrophes naturelles. Mais en cas de malheur le gouvernement assiste tant soi peu les populations, comme c’est le cas actuellement à Bunia.
<strong>Stanys Bujakera Tshiamala</strong>