Crise humanitaire : Kinshasa saisit Antonio Guterres pour dénoncer “l’image de catastrophe” attribuée à la RDC

<b>Les autorités de la RDC ont écrit au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, pour justifier leur refus de participer à la conférence des donateurs, prévue le 13 avril prochain, à Genève, afin de mobiliser les fonds pour répondre à la crise humanitaire au pays.</b>

La lettre signée par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a été envoyée au chef de l’ONU, le 31 mars dernier, par le biais de sa représentante spéciale en RDC, Leila Zerrougui.

Kinshasa dénonce le classement des systèmes des Nations Unies qui place la RDC au niveau le plus élevé dans l'échelle des besoins humanitaires (L3). Ce que le gouvernement congolais qualifie d’exagération de comparer la RDC à d'autres pays où <i>“se déroulent des guerres à haute intensité engageant des armées de plusieurs pays, avec des bombardements massifs”</i>.

<i>“L'application purement technique de cette catégorisation projette une image de catastrophe extrême et généralisée, assimilant la situation en RDC à certains pays (...) Ce qui n'est absolument pas le cas de la République démocratique du Congo qui fait plutôt face à des attaques non conventionnelles et asymétriques de groupuscules terroristes et de groupes armés criminels”</i>, a écrit She Okitundu à Antonio Guterres.

Selon le gouvernement de la RDC, les organisateurs de la conférence des donateurs n’ont pas respecté les textes internationaux qui donne la responsabilité première à chaque État dans la gestion de la crise humanitaire. Au moins 1,7 milliard de dollars devraient être mobilisés pour la riposte à la situation humanitaire au pays.

Alors que les humanitaires parlent de <i>"plus de 4 millions de déplacés"</i>, le ministre des Actions humanitaires et de la Solidarité, Bernard Diando, a avancé, la semaine dernière, les chiffres d’à peine <i>“231.241 déplacés internes installés dans 69 sites répertoriés”</i> à travers le pays.

Par ailleurs, Bernard Biando annonce la création par le gouvernement d’un fonds national de solidarité humanitaire, et la mise en place d’un programme de réponse humanitaire de stabilisation et de développement. Ce programme, dit-il, consiste à la mise en place d’un fonds de 100 millions USD sur une période de 18 mois, en guise d’appui à la réinsertion de tous les Congolais. Un premier déblocage de ces fonds de l’ordre de 10 millions USD est annoncé pour avril 2018.

<b>Stanys Bujakera Tshiamala</b>