International Crisis Group craint que la crise économique et budgétaire soit le prochain prétexte des retards dans l’organisation des élections.
<em>« Le président Kabila et le gouvernement ont, à plusieurs reprises et avec cynisme, exprimé leurs inquiétudes concernant le cout des élections par rapport aux autres investissements nécessaires. Le budget des élections a été fixé à 1,3 milliard de dollars avec la première étape majeure, l’enregistrement des électeurs, représentant 400 millions de dollars. Pour être en mesure d’organiser les trois élections combinées en 2018, la commission électorale aurait besoin d’environ 550 millions de dollars. Toutefois, malgré son assurance en 2016 qu’il financerait le processus en totalité, le gouvernement n’a pas encore clarifié ce qu’il avait effectivement déboursé. Dans le budget national de 2018, adopté le 14 novembre, 912,5 millions de francs congolais, soit 8,8 pour cent du budget total de 10 333 milliards, sont affectés aux élections », </em>dit l’organisation dans son Rapport Afrique publié le 4 décembre 2017.
L’ONG doute que le gouvernement débourse les fonds dans les temps. Dans le cas contraire, ceci ne ferait que renforcer la pression sur les bailleurs de fonds peu enthousiastes puisqu’aucun d’entre eux ne souhaiterait être associé à ce qui pourrait s’avérer être un processus inéquitable et non crédible, estime ICG.
<em>« Les partenaires étrangers devraient insister pour que le gouvernement clarifie ses intentions concernant le financement du processus électoral, et le niveau d’ambition (relatif notamment à la gestion électronique du vote) devra être à la mesure des financements disponibles. Le gouvernement devrait s’abstenir de prendre des initiatives qui risqueraient de faire oublier ces priorités, comme des propositions de nouvelles politiques qui ne devraient pas entrer dans ses attributions dans la mesure où il ne dispose plus de la légitimité suffisante. L’ensemble du processus doit être aussi transparent que possible », </em>ajoute l’ONG.
L’International Crisis Group est présente sur les cinq continents. Ses équipes élaborent des analyses de terrain et font du plaidoyer auprès des dirigeants dans un but de prévention et de résolution des conflits armés.