Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en RDC affirme avoir documenté 2.822 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire entre janvier et juin 2017. Ce qui, selon la même source, est une « forte augmentation par rapport à la même période l’année précédente (2.343 violations avaient été documentées entre janvier et juin 2016).
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>« Près de 58% des violations documentées durant le premier semestre 2017 (1.627 violations) ont été commises par des agents de l’Etat, dont les agents de la Police nationale congolaise (PNC), les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), les agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et les autorités administratives ou judiciaires. Les agents de l’Etat ont notamment été responsables de l’exécution extrajudiciaire d’au moins 591 personnes, dont 35 femmes et 170 enfants. Les combattants de tous les groupes et milices armés confondus ont commis plus de 42% des violations documentées sur l’ensemble du territoire (1.195 violations, y compris l’exécution sommaire d’au moins 345 personnes, dont 46 femmes et 32 enfants), »</em> précise le BCNUDH.</blockquote>
L’ONU pointe du doigt directement la PNC dont les agents seraient ceux ayant commis le plus grand nombre de violations au cours du semestre, à savoir 693 violations, soit près d’un quart de l’ensemble des violations documentées sur l’ensemble du territoire.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>« Il s’agit principalement de violations du droit à la liberté et la sécurité de la personne et de l’exécution extrajudiciaire de 47 hommes, six femmes et neuf enfants. Les agents de la PNC sont également restés les principaux auteurs des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique. Les militaires des FARDC ont pour leur part commis 663 violations, majoritairement dans les provinces du Nord-Kivu, du Haut-Katanga et du Kasaï Central. Le BCNUDH est particulièrement inquiet du nombre alarmant d’exécutions extrajudiciaires par les militaires des FARDC : au moins 527 personnes, dont 29 femmes et 161 enfants, soit une augmentation de près de 42% par rapport au semestre précédent, »</em> ajoute le rapport de monitoring.</blockquote>
Sur le plan politique, du 1<sup>er</sup> janvier au 30 juin 2017, le BCNUDH dit avoir documenté 430 violations liées à des restrictions de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>« (…) soit plus que pour toute l’année 2015 (260 violations avaient été documentées) et un total similaire à celui des six premiers mois de l’année 2016 (428 violations), confirmant la répression politique persistante et systématique en RDC. Après les agents de la PNC, les principaux auteurs de ces violations sont les militaires des FARDC (90 violations), démontrant l’implication de plus en plus importante de l’armée dans les restrictions de l’espace démocratique, notamment à travers la répression violente des manifestations pacifiques. Les violations liées à des restrictions de l’espace démocratique les plus rapportées concernent le droit à la liberté et à la sécurité de la personne (124 violations), à la liberté d’opinion et d’expression (98 violations) et à la liberté de réunion pacifique (80 violations). Les membres de partis politiques (187 victimes), d’organisations de la société civile (185 victimes) et les journalistes et autres professionnels des médias (29 victimes) ont continué d’être particulièrement visés, »</em> ajoute le BCUNDH.</blockquote>
Plus de 170 personnes restent détenues du fait de leurs opinions politiques ou d’activités citoyennes légitimes, rapporte également le BCNUDH qui regrette <em>« le manque de volonté des autorités pour mettre en œuvre les mesures de décrispation, y compris celles prévue par l’Accord politique du 31 décembre 2016, qui permettraient un apaisement de la situation politique, et appelle les </em><em>autorités congolaises à lever les restrictions disproportionnées aux libertés publiques dans le but d’assurer un environnement propice à la tenue d’élections crédibles, libres et transparentes ».</em>