Les organisations de la société civile œuvrant pour la transparence et la lutte contre la corruption dénoncent le silence manifesté par toutes les institutions de la république depuis la publication du scandale des passeports le 13 avril dernier. Au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 11 mai 2017, ces ONG disent ne pas comprendre comment les ministères concernés directement par ce dossier, c’est-à-dire des affaires étrangères et des finances ne donnent aucune explication à la population.
Pour Henri-Christian LONGENDJA du COLLECTIF 24, il y a pourtant de la matière pour permettre entre autre au procureur de la république d’ouvrir une enquête.
«<i>Vous voyez que la culture du flou a vraiment de l’incidence sur la gouvernance dans notre pays. Le pays est en train de mourir à cause de la corruption, tout simplement parce que l’information n’est pas rendue publique. Et lorsque les choses se font dans le secret, en ce moment c’est la culture de corruption qui grandit. Et ce sont les sociétés offshores avec la complicité des hommes d’Etat qui en profitent. Depuis que ce dossier a été rendu public, le gouvernement n’a donné aucune explication. Le parlement qui représente le peuple n’a pas non plus interpellé les deux ministres concernés pour avoir de plus amples explications. Le procureur de la république ne s’est même pas saisi de ce cas de flagrance pour essayer de diligenter des enquêtes en vue de sanctionner les coupables. Pourtant le flou persiste sur ce dossier. Ce dernier n’as même pas était enregistré dans le processus de passation marché public (Appel d’offre, PV d’ouverture de passation de marché, etc.)».</i>
Pour sa part, Maître Gabrielle PERO du Centre National d’appui développement et à la participation populaire (CENADEP) invite la famille du président Kabila à se prononcer sur ce dossier.
<i>«Je pense à mon avis, il n’y a aucune preuve jusque-là qui démontre l’implication directe de la famille du président Kabila dans ce dossier. Mais, je crois qu’elle a tout intérêt à briser ce silence en apportant un peu plus d’éclairage au peuple congolais ». </i>
Pour rappel, le dossier sur le scandale des passeports congolais a été rendu public par l’agence Reuters dans son article du 13 avril 2017. L’Agence affirme qu’un contrat relatif à la production des passeports congolais a été signé le 15 juin 2015. Ce contrat bénéficie à SEMLEX , une entreprise Belge et LRPS une entreprise enregistrée aux Emirats Arabe unies, dont la propriétaire serait un membre de famille du Président de la République.
<strong>Willy Akonda Lomanga</strong>