Le feuilleton de la vidéo montrant des présumés FARDC en train de massacrer des civils présentés comme des adeptes de Kamwena Nsapu dans le Kasaï Oriental à Mwanza Lomba continue de défrayer la chronique. Vérités et contre-vérités, pressions sur Kinshasa pour des enquêtes sur cette vidéo dont l’authenticité est contestée par le Gouvernement de la RDC.
ACTUALITE.CD vous propose cette tribune d’Andre Lite Asebea, avocat et secrétaire général adjoint en charge des questions internationales de Convention des congolais unis (CCU), le parti politique de Lambert Mende Omalanga
<strong>Vidéo « Kamuina Nsapu » : BRUXELLES SUR LUBILANJI ?(Tribune)</strong>
Plusieurs de nos contemporains surfent sur l'importance de plus en plus croissante d'Internet et des réseaux sociaux pour revendiquer, en militant ou en dilettante, le droit à la liberté d'opinion et d'expression. Certains y trouvent l'opportunité d'exercer une responsabilité citoyenne en faisant circuler des informations et des images qui soulèvent des problématiques diverses.
Mais toutes les fois que des informations et des images atypiques ou exceptionnelles font irruption sur les réseaux sociaux, on enregistre plusieurs réactions qui oscillent entre curiosité, scepticisme, doute, incrédulité voire rejet. Il en est ainsi de cette vidéo qui circule depuis quelques jours sur la toile et qui met en cause, de manière cruelle, des éléments des FARDC, responsables présumés d'atrocités et d'un massacre des civils dans le Kasaï.
En dépit de plusieurs communiqués du Gouvernement congolais destinés à clarifier et à rétablir les faits, l'émotion n'est pas retombée et un flot de réactions souvent hostiles continuent de monter des milieux aussi divers qu'improbables.
Dans le même temps, une autre bataille de paternité cette fois vient de s'engager entre les auteurs de la publication de cette vidéo sur internet. En effet, après qu'un sujet congolais répondant au nom de Mudoza Muzembe Richard se soit confié à l'agence Belga le mardi 21 février pour revendiquer d'avoir posté ces images sur les réseaux sociaux , c'est au tour d'un autre personnage bien connu, Thierry Michel, un sujet ...belge et cinéaste de profession qui s'est fendu d'une déclaration en date du jeudi 23 février, déclaration qui, en substance n'est rien moins qu'une nouvelle revendication des mêmes faits. On en rirait presque si la situation n'était pas aussi dramatique.
L’appel à témoins lancé par le Gouvernement de la RDC au sujet des allégations de crime de guerre supposé dans la cadre de l’offensive contre le groupe terroriste étiqueté Kamuina Nsapu à proximité de Mbujimayi a ainsi produit un effet inattendu.
Alors que les Magistrats militaires dépêchés sur place attendent en vain témoins et/ou victimes de ces morts qui semblent devoir rejoindre bientôt les légendes du genre « Lititi Mboka » ou timisoara (Roumanie) dans le cimetière des bourdes médiatiques politiquement motivées, deux spécimens d’affabulateurs sur la RDC viennent ainsi de sortir du bois de Bruxelles, la lointaine capitale de l’ancienne métropole, « propriétaire » du Congo belge.
L’internaute amateur Richard Mudoza Muzembe et le <em>«mercenaire de l’écran »</em> Thierry Michel se disputent donc la médaille du meilleur fabricant de légende d’infamie sur la RDC. Ecœuré, un diplomate africain à Bruxelles a déclaré : <em>« ils tentent ainsi simplement de s’adjuger une partie de prébendes généreusement distribuées par l’ancien gouverneur Moïse Katumbi à quiconque permettrait de salir sa bête noire Joseph Kabila ».</em>
<strong>Devant cette situation ubuesque, deux questions s'imposent : qui est le véritable père de ce posting et pourquoi cette dispute?</strong>
Il est de notoriété publique qu'un même discours peut apparaître comme une arme redoutable ou une comédie ridicule en fonction de l'orateur, du public et du contexte. Dans le cas de cette vidéo, pour déterminer l'auteur qui l'a postée sur la toile, l'on serait tenté, comme dans la paternité biologique, de procéder à un examen d'ADN des deux pères qui la revendiquent (du moins pour le moment). Malheureusement, lorsqu'il appert curieusement que les deux comparses ont déjà le même ADN à savoir leur haine à l’égard des institutions de la RDC et leur voracité à capter les fonds du richissime ex. gouverneur du Katanga passé depuis dans l'opposition, on perdrait son temps à chercher à déterminer le vrai père…
<strong>Par contre, l'intérêt réside dans la réponse quant au pourquoi de cette dispute factice!</strong>
On peut constater que l'opposition dont se revendique Moise Katumbi est en très grande difficulté depuis la mort du ‘lider maximo’ de l’UDPS, M. Etienne Tshisekedi qui était capable de soulever des foules et les envoyer dans la rue et dont certains proches biologiques et politiques ne cessent, depuis, de se ridiculiser en se disputant la dépouille.
En raison des divisions et des fragilités qui minent cette opposition, les parrains tapis en Belgique sont inquiets. Il n’est donc pas absurde de penser que pour voler au secours de cette opposition en perte de vitesse et lui permettre de reprendre du poil de la bête, lesdits parrains se soient résolus à réactiver un nouveau vieux filon, celui des images à la mode <em>« Timisoara ou Lititi Mboka (Campus de Lubumbashi) »</em> dans l'espoir machiavélique d'aboutir au même résultat : le discrédit et la mort d'un régime politique avec lequel parrains et filleuls ont un os à peler.
C'est donc pour soulever une émotion et une indignation mondiale collectives que ces images semblent avoir été délibérément fabriquées et postées sur les réseaux sociaux par deux protagonistes établis à Bruxelles, ville belge située à quelques huit mille kilomètres des berges de la Lubilanshi (Kasai oriental) où les faits se seraient produits dans le but de jeter l'opprobre sur les FARDC et les Autorités congolaises. L'empressement avec lequel on réclame de toutes parts une enquête internationale avec l'association des ONGs, celles- là même dont on connaît les sources de financement, est révélateur de cette envie d'en finir au plus vite avec le pouvoir insoumis de Kinshasa au profit des enfants de chœur dociles nourris aux mamelles de l'ancienne métropole où se fabriquent toutes les légendes infâmes contre la RDC.
La théorie du complot mise en exergue par le Gouvernement de Kinshasa ne relève donc pas nécessairement de la paranoïa.
Me André Lite Asebea, SGA/CCU en charge des questions internationales