Accord du 31 décembre: Eve Bazaiba met en garde la MP sur la mauvaise exploitation de la position du MLC et alliés

<span style="font-weight: 400;">La Secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC), parti faisant partie du Front pour le Respecte de la Constitution, Eve Bazaiba est l’invitée d’ACTUALITE.CD ce mardi 3 janvier 2017. Elle revient sur la position de sa plateforme au sujet d’accord politique du 31 décembre 2017, sur le rapport avec la Majorité présidentielle et sur les discussions avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).</span> <span style="font-weight: 400;"> </span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Nous sommes en pourparlers avec la CENCO. Ce n’est pas par un coup de tête qu’on a dit qu’on ne signerait pas cet accord. Il y a des choses très importantes au niveau de cet accord. Si nous n’avons pas apposé notre signature, c’est tout à fait normal parce que nous avons exigé les garanties de la mise en œuvre de cet accord. Comme vous le savez, la Constitution qui a été promulguée par lui-même le chef de l’Etat, elle n’a pas été respectée. Et le compromis politique n’a aucun pouvoir vis-à-vis de la Constitution. Alors quelles sont les garanties que nous avons que les convenances en termes de l’organisation des élections qui se trouvent dans cet accord vont être respectées. Donc pour avoir des garanties, nous n’avons pas voulu rester en retrait, nous avons souhaité jouer un rôle important. Comme nous n’avons pas été impliqués dans la logique du passage du pouvoir au niveau du gouvernement, nous avons estimé que nous étions en droit d’animer l’institution qui va contrôler la mise en œuvre de l’accord. Il se fait que les prêtres nous ont dit qu’il y a déjà un accord qui a été conclu de manière bilatérale entre les deux poids lourds selon leur terme, c’est-à-dire entre Tshisekedi et Kabila. Ils se sont convenus que Kabila reste au pouvoir jusqu’à l’organisation des élections en décembre 2017 en contrepartie de la Primature et de la direction du comité de suivi qui vont être donnés au Rassemblement. C’est pourquoi nous sommes inquiets parce que comment les gens qui vont gérer le pays en fifty-fifty peuvent aussi se contrôler eux-mêmes ? Ce n’est pas possible d’être à la fois à la caisse et inspecteur. C’est pour ça que nous nous sommes dits, le Front étant en dehors de cette démarche peut animer le comité de suivi.</blockquote>
<b>Où se situent maintenant vos négociations avec la CENCO ?</b>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Elles ne se situent nulle part. Nous avons posé le problème et nous attendons la réponse des évêques.</blockquote>
<b>Comment réagissez-vous à la prise de position de la Majorité qui dénonce le manque d’inclusivité par l’absence de votre signature dans cet accord ?</b>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Nous n’avons jamais demandé à la Majorité de parler à notre place. Nous avons-nous-même des arguments pour parler. Donc nous refusons que les gens utilisent ce prétexte-là pour ne pas mettre en œuvre l’accord. En outre, la CENCO a elle-même reconnu que c’est un accord bilatéral qui a été signé par les deux poids lourds [Kabila et Tshisekedi] donc que nous le signons ou pas, ça ne gène en rien la mise en œuvre de cet accord. Nous y avons été pour obtenir que la Constitution ne sera pas changée pendant la période transitoire. Nous avons obtenu qu’on respecte le droit de l’Opposition. Nous avons obtenu que le président Kabila ne se représente plus pour un troisième mandat. D’ailleurs le Front s’était même opposé au maintien du président Kabila, nous ne l’avions pas accepté. Nous avons obtenu qu’on mette fin au dédoublement des partis politiques, comme c’est le cas de MLC et les autres. Que le ministre de l’intérieur mette fin à cette pratique en vue de respecter les partis de l’opposition. Donc nous avons obtenu beaucoup de choses. Nous ne pouvons pas contredire cet accord. C’est juste une manière de demander à la CENCO de tenir compte de notre revendication. Nous le faisons parce que signer un accord est une chose et sa mise en application en est une autre. Donc que les gens arrêtent de dire que nous organisons des ententes secrètes avec la Majorité.</blockquote>
<b>Le secrétaire général adjoint de la MP évoque aujourd’hui l’intention d’organiser un référendum suite aux différentes divergences qui persistent, quelle est votre réaction ?</b>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Nous connaissons ces tentatives de la MP depuis longtemps. Elle l'a commencé depuis longtemps pour donner à Kabila la possibilité d’aller au-delà de son mandat. C’est la raison pour laquelle nous avons créé le Front pour le Respect de la Constitution. Lorsque nous étions en négociations, c’est nous le Front qui avions soulevé la question de non-révision de la Constitution. C'est pour dire que notre rôle c’est au milieu du village afin de ramener ceux qui tentent d’exercer le pouvoir en violation de la Constitution. La Constitution a déjà réglé ce problème d’exercice du pouvoir et nous devons respecter ses prescrits.</blockquote>
Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala

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