RDC-Rwanda : "Si cet accord venait à vaciller et que les choses ne se déroulent pas comme prévu, la responsabilité, n'incombera pas au président Trump, mais à nous-mêmes" (Paul Kagame)

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Signature des accords de Washington pour la paix et la prospérité

Le Président rwandais Paul Kagame s’est exprimé à l’occasion de la signature des accords de Washington avec son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, sous la houlette du Président des Etats-Unis d'Amérique, Donald Trump. En présence d’autres chefs d’État africains et des différentes parties prenantes au processus de Washington, Paul Kagame a affirmé que la région des Grands Lacs dispose désormais de la voie la plus claire et la plus viable qu’elle n’ait jamais eue pour résoudre un conflit qui dure depuis plus de trois décennies.

"Ces accords fournissent tout le nécessaire pour mettre fin à ce conflit, une fois pour toutes. Si cet accord venait à vaciller et que les choses ne se déroulent pas comme prévu, la responsabilité, n'incombera pas au président Trump, mais à nous-mêmes. Il nous appartient, en Afrique, de consolider et d'étendre cette paix", a déclaré Paul Kagame, Président du Rwanda jeudi 4 décembre.

Et de poursuivre :

"Le chemin à parcourir sera semé d'embûches, cela ne fait aucun doute. Le Rwanda, j'en suis convaincu, ne se laissera pas faire. Je vous l'assure. Notre seul objectif est, et a toujours été, d'assurer la sécurité de notre pays, après avoir enduré tant de tragédies. Nous souhaitons désormais nous tourner vers l'avenir avec confiance, dans l'espoir d'un avenir prospère et stable".

Par ailleurs, Paul Kagame a exprimé sa gratitude envers ses homologues africains, à l'État du Qatar et du président américain Donald Trump. Pour Kagame, leur présence à Washington confirme que ces efforts bénéficient du large soutien nécessaire à leur réussite.

"Ce conflit dure depuis trente ans. Nous avons vu d'innombrables tentatives de médiation, mais aucune n'a réussi à résoudre les problèmes de fond. Le président Trump a insufflé un dynamisme nouveau et efficace qui a permis des avancées significatives. Son approche est impartiale, sans jamais prendre parti. Il nous oriente vers l'avenir, et non vers le passé, en soulignant que les dividendes de la paix sont la prospérité et les investissements, y compris ceux des États-Unis", a fait savoir Paul Kagame.

Et d'ajouter :

"Plus important encore, l'approche du président Trump est pragmatique. Le processus n'est pas devenu une fin en soi. Tous ces éléments ont profité à son équipe dévouée, et je tiens à remercier tout particulièrement le secrétaire Marco Rubio et Massad Boulos. Nous ne serions pas là aujourd'hui sans leurs efforts".

Le président Donald J. Trump a présidé la signature des Accords de Washington pour la paix et la prospérité entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda. Cet instrument selon le département d'État américain, "historique" réaffirme les engagements pris pour mettre fin à des décennies de conflit, favoriser la coopération économique et jeter les bases d’une paix durable. Les Accords de Washington réaffirment l’engagement des deux parties à mettre en œuvre l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda, conclu à Washington, D.C., le 27 juin 2025, ainsi qu’à concrétiser la vision du Cadre d’intégration économique régionale (CIER), afin de créer une feuille de route ambitieuse pour la paix, la sécurité et une croissance économique sans précédent.

La RDC et le Rwanda ont également signé le Cadre régional d’intégration économique (REIF), une initiative bilatérale novatrice destinée à libérer le vaste potentiel économique de la région des Grands Lacs et à créer de nouvelles opportunités pour le secteur privé américain. Le président Félix Tshisekedi a signé au nom du gouvernement de la RDC, tandis que le président Paul Kagame a signé au nom du gouvernement du Rwanda. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du président togolais et président du Conseil des ministres Faure Gnassingbé, du président angolais João Lourenço, du président burundais Évariste Ndayishimiye, du président kenyan William Ruto, du président de l’Union africaine Mahmoud Ali Youssouf, de la vice-présidente ougandaise Jessica Alupo, du ministre d’État qatari Mohammed Al Khulaifi et du ministre d’État émirati Cheikh Shakhboot bin Nahyan Al Nahyan.

La médiation qatarie constitue un autre volet essentiel du dispositif diplomatique. Un accord-cadre a été signé entre Kinshasa et l'AFC/M23, mais son contenu reste largement à négocier. Sur le terrain, rien n’a véritablement évolué : les positions demeurent figées, les lignes de front restent actives et aucune mesure de confiance n’a été mise en place. La juxtaposition des deux processus  Washington et Doha  illustre la complexité du dossier : d’un côté, une médiation interétatique ; de l’autre, une négociation politico-militaire directe avec la rébellion.

Clément MUAMBA