Entérinement de l’accord de Washington : l’UA appelle les parties à une mise en œuvre fidèle tant dans sa lettre que dans son esprit

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Signature des accords de Washington pour la paix et la prospérité

Le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a salué la signature des accords de Washington par Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo et Paul Kagame, Président du Rwanda. Obtenu sous les auspices des États-Unis d’Amérique, cet accord est qualifié par le patron de l’exécutif de l’Union africaine d’étape importante vers une paix, une sécurité et une stabilité durables dans la région des Grands Lacs.

"Son Excellence Monsieur Youssouf appelle toutes les parties à mettre fidèlement en œuvre l'accord, tant dans sa lettre que dans son esprit, afin que ce moment devienne un fondement pour la réconciliation, la coopération régionale et une paix durable. La Commission de l'Union africaine est prête à accompagner les parties et les mécanismes régionaux dans la poursuite de ce processus vital, pour le bien des peuples de la RDC, du Rwanda et de la région au sens large", lit-on dans le communiqué rendu public jeudi 4 décembre.

Dans le même registre, le Président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a également salué le soutien constructif apporté par les États-Unis, notamment l’engagement personnel du président Donald Trump, dont la détermination a contribué à créer les conditions propices à ce résultat. Il a aussi félicité l’État du Qatar pour son appui diplomatique et sa volonté de soutenir les initiatives de paix menées par l’Afrique.

Le Président de la Commission, qui s’est joint aux autres chefs d’État africains pour assister à cette signature historique à Washington D.C., a salué le leadership déterminé et constant qui a permis l’aboutissement de cet accord. Il a rendu un hommage particulier au Président du Togo, Faure Gnassingbé, pour son rôle de facilitateur, ainsi qu’au Président de l’Angola, João Lourenço, pour ses efforts de médiation antérieurs. Il a également salué la contribution essentielle des dirigeants de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tout au long du processus.

Le président Donald J. Trump a présidé la signature des Accords de Washington pour la paix et la prospérité entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda. Cet instrument selon le département d'État américain, "historique" réaffirme les engagements pris pour mettre fin à des décennies de conflit, favoriser la coopération économique et jeter les bases d’une paix durable. Les Accords de Washington réaffirment l’engagement des deux parties à mettre en œuvre l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda, conclu à Washington, D.C., le 27 juin 2025, ainsi qu’à concrétiser la vision du Cadre d’intégration économique régionale (CIER), afin de créer une feuille de route ambitieuse pour la paix, la sécurité et une croissance économique sans précédent.

La RDC et le Rwanda ont également signé le Cadre régional d’intégration économique (REIF), une initiative bilatérale novatrice destinée à libérer le vaste potentiel économique de la région des Grands Lacs et à créer de nouvelles opportunités pour le secteur privé américain. Le président Félix Tshisekedi a signé au nom du gouvernement de la RDC, tandis que le président Paul Kagame a signé au nom du gouvernement du Rwanda. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du président togolais et président du Conseil des ministres Faure Gnassingbé, du président angolais João Lourenço, du président burundais Évariste Ndayishimiye, du président kenyan William Ruto, du président de l’Union africaine Mahmoud Ali Youssouf, de la vice-présidente ougandaise Jessica Alupo, du ministre d’État qatari Mohammed Al Khulaifi et du ministre d’État émirati Cheikh Shakhboot bin Nahyan Al Nahyan.

La médiation qatarie constitue un autre volet essentiel du dispositif diplomatique. Un accord-cadre a été signé entre Kinshasa et l'AFC/M23, mais son contenu reste largement à négocier. Sur le terrain, rien n’a véritablement évolué : les positions demeurent figées, les lignes de front restent actives et aucune mesure de confiance n’a été mise en place. La juxtaposition des deux processus  Washington et Doha  illustre la complexité du dossier : d’un côté, une médiation interétatique ; de l’autre, une négociation politico-militaire directe avec la rébellion.

Clément MUAMBA