Composés de l’Accord de paix et du Cadre régional d’intégration économique, les accords de Washington ont été entérinés jeudi 4 décembre 2025 à Washington D.C. par les Présidents de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, et de la République du Rwanda, Paul Kagame, sous la facilitation des États-Unis d’Amérique. Ce document, paraphé en présence du Président américain Donald Trump, ne cesse de susciter des réactions dans l’environnement sociopolitique congolais.
Dans un communiqué rendu public le même jour, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) salue cet entérinement et rend hommage à Félix Tshisekedi et Paul Kagame pour la détermination politique dont ils ont fait preuve en faveur de la paix et de la coopération régionale. La MONUSCO estime que les accords conclus ouvrent une nouvelle fenêtre d’opportunité pour rétablir la confiance entre les deux pays, poser des bases plus solides pour une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo, alléger les souffrances des populations civiles et contribuer à libérer le potentiel économique de l’ensemble de la région des Grands Lacs.
"Ces accords, conjugués à l’accord-cadre signé entre la République démocratique du Congo et l’AFC/M23 le 15 novembre 2025 et à la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité, offrent une opportunité pour passer de la confrontation à des solutions politiques. Leur mise en œuvre, de bonne foi et dans le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de tous les États de la région, sera essentielle pour parvenir à une paix durable", a déclaré le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général et Chef de la MONUSCO par intérim, M. Bruno Lemarquis.
La Mission salue également l’engagement soutenu de l’État du Qatar, de l’Union africaine, du Médiateur, le Président du Conseil des Ministres du Togo, Faure Gnassingbé, ainsi que de la Communauté d’Afrique de l’Est et de la Communauté de développement de l’Afrique australe, et les encourage à maintenir et approfondir leur appui aux efforts de paix et de sécurité dans l’est de la RDC.
Alors que la République démocratique du Congo et le Rwanda avancent dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et des arrangements connexes, la MONUSCO souligne que ces efforts doivent favoriser la stabilité tout en garantissant la protection des civils et le respect des droits de l’homme. Pour la mission de l'ONU en RDC, un dialogue continu des mesures de décrispation et des approches inclusives aux niveaux national et local seront déterminants pour instaurer la confiance, réduire les tensions et consolider la paix au bénéfice de toutes les communautés affectées par le conflit.
"Conformément à la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité, la MONUSCO continuera d’appuyer les efforts de paix dans le cadre de son mandat et de ses capacités, notamment dans les domaines de la protection des civils, du soutien aux dispositifs de cessez-le-feu issus du processus de Doha, du désarmement et de la démobilisation des groupes armés, ainsi que de la stabilisation des zones touchées par le conflit" ajoute le communiqué de la mission Onusienne en RDC.
Le président Donald J. Trump a présidé la signature des Accords de Washington pour la paix et la prospérité entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda. Cet instrument selon le département d'État américain, "historique" réaffirme les engagements pris pour mettre fin à des décennies de conflit, favoriser la coopération économique et jeter les bases d’une paix durable. Les Accords de Washington réaffirment l’engagement des deux parties à mettre en œuvre l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda, conclu à Washington, D.C., le 27 juin 2025, ainsi qu’à concrétiser la vision du Cadre d’intégration économique régionale (CIER), afin de créer une feuille de route ambitieuse pour la paix, la sécurité et une croissance économique sans précédent.
La RDC et le Rwanda ont également signé le Cadre régional d’intégration économique (REIF), une initiative bilatérale novatrice destinée à libérer le vaste potentiel économique de la région des Grands Lacs et à créer de nouvelles opportunités pour le secteur privé américain. Le président Félix Tshisekedi a signé au nom du gouvernement de la RDC, tandis que le président Paul Kagame a signé au nom du gouvernement du Rwanda. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du président togolais et président du Conseil des ministres Faure Gnassingbé, du président angolais João Lourenço, du président burundais Évariste Ndayishimiye, du président kenyan William Ruto, du président de l’Union africaine Mahmoud Ali Youssouf, de la vice-présidente ougandaise Jessica Alupo, du ministre d’État qatari Mohammed Al Khulaifi et du ministre d’État émirati Cheikh Shakhboot bin Nahyan Al Nahyan.
La médiation qatarie constitue un autre volet essentiel du dispositif diplomatique. Un accord-cadre a été signé entre Kinshasa et l'AFC/M23, mais son contenu reste largement à négocier. Sur le terrain, rien n’a véritablement évolué : les positions demeurent figées, les lignes de front restent actives et aucune mesure de confiance n’a été mise en place. La juxtaposition des deux processus Washington et Doha illustre la complexité du dossier : d’un côté, une médiation interétatique ; de l’autre, une négociation politico-militaire directe avec la rébellion.
Clément MUAMBA