Gouvernorat de la province du Sankuru. Ph. Droits tiers.
Le député national Francis Ilunga a alerté, vendredi 21 novembre, l’Assemblée nationale au sujet d’une érosion à ampleur exceptionnelle qui menace de disparition le port de Bena-Dibele, dans la province du Sankuru. Les installations de l’ONATRA et de COBIL SA sont directement exposées à cette progression inquiétante.
Dans sa motion d’information présentée à la plénière en présence de la Première Mikis, l’élu de Kole dénonce une « négligence prolongée » du gouvernement, pourtant alerté depuis plusieurs mois sur la détérioration rapide de ce site stratégique.
« Je prends la parole avec un cœur meurtri pour attirer l’attention de cette auguste Assemblée sur la grave érosion qui ravage la cité portuaire de Bena-Dibele et menace deux sociétés paraétatiques : l’ONATRA et COBIL SA. Cette situation, fruit d’une négligence prolongée, contredit la vision du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, axée sur la consolidation des acquis. Pour les populations du Sankuru, ces acquis incluent la protection de nos infrastructures stratégiques. L’honorable Daniel Aselo, ici présent, en est témoin oculaire », a-t-il déclaré.
L’érosion a été aggravée par la pluie diluvienne du 14 novembre, qui a provoqué de nouveaux dégâts et accentué les risques pour les habitants et pour les infrastructures publiques.
Face à cette urgence, Francis Ilunga appelle le gouvernement à libérer sans délai les fonds prévus pour les travaux de stabilisation, conformément aux recommandations de l’Assemblée nationale.
« Suite à la recommandation de l’Assemblée plénière du 18 novembre 2025, il m’a été demandé de saisir officiellement le Bureau afin qu’une instruction soit adressée au ministre des Finances pour le décaissement de 4 232 287,25 USD, montant proposé par le ministre des Infrastructures et Travaux publics », a insisté le député.
Ce financement vise à répondre à la gravité de la situation, qui menace un carrefour essentiel du Grand Kasaï et principale porte d’entrée du Sankuru, en plus des installations de deux entreprises publiques.
Selon les premières évaluations, les dégâts causés par l’érosion sont considérables :
• Plus de 100 maisons englouties ;
• 50 boutiques détruites ;
• Disparition ou destruction des bureaux du secteur, de la DGRAD, du CIAT/PNC de Bena-Dibele, de la sous-division KOLE 2, de l’antenne DINACOPE KOLE 2 ;
• Destruction de la résidence du chef d’agence de l’ONATRA.
Francis Ilunga appelle à une intervention urgente afin d’éviter une catastrophe humanitaire et économique dans cette zone stratégique du Sankuru.
