Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), a une nouvelle fois dénoncé ce qu’il considère comme une « faiblesse diplomatique » du président Félix Tshisekedi. Selon lui, cette carence aurait contribué à ancrer dans l’opinion internationale l’idée que les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) relèveraient de la responsabilité de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans une adresse à la nation prononcée ce lundi 30 décembre, le leader de la coalition LAMUKA a regretté l’absence de stratégie concrète de Kinshasa face aux « manœuvres » du président rwandais, Paul Kagame, et aux accusations qu’il qualifie de mensongères.
« Nous nous contentons de discours creux qui frisent la comédie et révèlent un manque de sérieux inquiétant. Cela rassure l’ennemi sur nos faibles capacités intellectuelles », a-t-il déclaré, avant de s’interroger : « Pourquoi le gouvernement congolais ne demande-t-il pas à Paul Kagame de dialoguer avec les FDLR et de neutraliser les M23 ? ».
Pour Fayulu, une telle situation nécessiterait de renforcer la cohésion nationale entre les Congolais afin de mieux faire face aux défis sécuritaires et diplomatiques. Or, il accuse Félix Tshisekedi de ne pas œuvrer en ce sens.
Le climat de tension entre Kinshasa et Kigali demeure marqué par des accusations mutuelles. Alors que Tshisekedi désigne les rebelles du M23 comme des supplétifs du Rwanda dans la déstabilisation de l’est du pays, Paul Kagame accuse la RDC de protéger les FDLR. Cette rhétorique rwandaise a trouvé un écho lors de la visite de Félix Tshisekedi à Paris en avril dernier. À cette occasion, le président français Emmanuel Macron avait condamné les violences dans l’est de la RDC sans mentionner Kigali, tout en exhortant Kinshasa à faire cesser les incursions des FDLR sur le sol rwandais.
Face à ces enjeux, Martin Fayulu plaide pour une union nationale impliquant les leaders politiques, religieux et les organisations de la société civile. Cette cohésion, selon lui, est indispensable pour résoudre la crise dans l’est de la RDC, où environ 130 localités sont actuellement sous contrôle du M23.
Samyr Lukombo