RDC : quatre personnes déplacées tuées dans une embuscade attribuée au M23 près de Sake

Les collines de Masisi vues à partir de Sake
Les collines de Masisi vues à partir de Sake

Quatre civils ont été tués dans l’après-midi du lundi 11 novembre à Kimoka, à moins de 30 kilomètres à l’ouest de Goma, près de Sake (territoire de Masisi) lors d’une embuscade des hommes armés, a appris ACTUALITE.CD ce mercredi. La zone est occupée par les rebelles du M23 depuis plusieurs mois.

Selon les sources locales, les victimes sont des déplacés de guerre vivant dans le camp de Mugunga qui se rendaient au champ pour s’approvisionner en produits agricoles à revendre pour la survie. Trois personnes parmi elles ont pu se sauver.

« Alors qu’ils se rendaient à Sake pour se procurer des cannes à sucre pour les revendre à Goma, sept déplacés ont été pris par surprise à Bidei/Kimoka-Sake par des éléments du M23. Ils ont été visés par des tirs qui ont causé la mort de quatre personnes sur place. Les trois autres ont réussi à s’échapper, parmi eux le propriétaire du champ », explique à  ACTUALITE.CD, Oswald Kulimushi, acteur de la société civile locale.

Les corps des victimes ne sont pas encore levés du lieu de l’attaque car la zone est inaccessible à cause de l’insécurité, précise notre source.

Cet incident confirmé par le chef local est la plus importante depuis la série des bombes qui ont touché à plusieurs reprises la cité de Sake et les camps des déplacés lors des affrontements en mai dernier entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la zone.

« Je tiens à exprimer notre profonde indignation et notre condamnation ferme face aux atrocités commises à Kimoka, où quatre innocents ont tragiquement perdu la vie. Ces actes de violence inacceptables ne peuvent être justifiés sous aucun prétexte et portent atteinte aux valeurs fondamentales de notre humanité », déplore le Mwami Primo Bauma, chef du groupement de Kamuronza.

La route Sake-Kitshanga est contrôlée par le M23. Peu de personnes prennent le risque de s’engager sur cette voie. Ce quadruple meurtre, selon les observateurs, rappelle l’urgence pour le gouvernement d’ouvrir les voies actuellement occupée par les rebelles.

« Bien que la souffrance des déplacés ne soit plus à démontrer, nous appelons nos concitoyens à éviter les zones à risque où la présence de l’ennemi est manifeste. Cela pourrait réduire le nombre de victimes, car ces décès s’ajoutent à d’autres survenus dans des circonstances similaires. Nous demandons au gouvernement de rétablir la paix et la sécurité pour permettre aux populations de regagner leurs foyers », plaide Oswald Kulimushi, acteur de la société civile locale.

A Kimoka, d’autres attaques meurtrières des rebelles du M23 ont déjà été enregistrées depuis le début de la guerre. C’est notamment celle ayant ciblé des militaires de la SAMIRDC, force de la SADC qui avait causé des morts et des dégâts matériels graves dans les rangs des militaires sud-africains. 

Josué Mutanava, à Goma