L'armée alerte sur des souches d'un nouveau conflit coutumier qui ont déjà fait des dégâts au village Kimangunu, dans le territoire de Kwamouth. Alors que la 11e région militaire, basée dans le Grand Bandundu, mène des opérations pour stopper le phénomène Mobondo, elle signale la présence d'autres hommes armés partisans de deux protagonistes se disputant le pouvoir coutumier dans cette partie de Kwamouth.
Le porte-parole de l'armée dans la région précise qu'il y a les partisans de deux camps se sont affrontés ces derniers jours causant des dégâts.
"Il y a 48 heures, au territoire de Kwamouth, il y a eu l'insécurité mais cette fois-ci, cette insécurité a été menée par des hommes à mains armées qui ne sont pas les Mobondo. Après vérification de nos services sur terrain, nous avons compris qu'au-delà de l'insécurité, orchestrée par les Mobondo, il y a aussi un conflit entre deux chefs coutumiers qui se disputent le pouvoir. C'est ce qui a occasionné des affrontements des partisans de deux chefs qui sont allés brûler une case et aussi s'attaquer à une famille de l'un des chefs en conflit", a déclaré le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de la 11e région militaire.
L'armée dit avoir pris des dispositions pour contenir la situation et appelle les autorités en charge des pouvoirs coutumiers à trouver la solution pour cette nouvelle crise en gestation.
"Nous avons pris des dispositions pour que cela ne se reproduise pas. Nous demandons également aux autorités compétentes de mettre en place des mécanismes pour mettre les deux protagonistes autour de la même table et discuter, trouver une solution durable et permettre aux services de sécurité de s'occuper des insurgés Mobondo dans cette partie" a ajouté le porte-parole militaire.
Lundi 4 novembre, le député national Guy Musomo, élu de Kwamouth a alerté sur une nouvelle attaque des miliciens Mobondo au village Kimangunu, où des maisons ont été incendiées et des biens de la population pillés.
Kwamouth est en insécurité depuis juin 2022 à la suite d'un conflit coutumier entre les Teke et les Yaka. A la base, il s'est agi de l'augmentation de la quantité de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe de un à cinq sacs, ce qui n'a pas été accepté par les non originaires dont les Yaka qui vont protester par des manifestations. C'est alors qu'un mouvement de chasse de tous les non-originaires sera déclenché par les Teke.
En revanche, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka se sont organisées pour déchoir quelques autorités coutumières et installer les leurs, notamment au village Ngambomi. Quelques mois plus tard, une milice appelée " Mobondo" a été identifiée comme auteur de l'insécurité. Des avis de recherche ont été lancés depuis plus d'un an pour retrouver six personnes citées comme auteurs intellectuels de ces violences, enquêtes restées sans succès.
Jonathan Mesa, à Kikwit